31.5.2020 Peu m’importe le résultat de l'étude XYZ en temps de covid ou la posture pro ou contre le professeur Raoult en pleine crise covid. Ce sont des détails pour statisticiens et chercheurs. Je porte un regard bien plus politique que sanitaire. Il m’importe plus de comprendre pourquoi et comment certaines personnes refusent absolument d’imaginer qu’un lobby pharma, Gilead ou autre, puisse être à la manœuvre dans cette opération (surtout quand c'est si évident, comme dans ce dossier, au point que des milliers de professionnels se sont manifestés, choqués).
Répertoire "non-food" de ce site. Je mets ma casquette de Jiminy Cricket, comme pour le dossier à charge contre les Gafam. Je transfère certains des billets écrits en brouillon sur fb pendant le confinement.
Peu m’importe le résultat de cette étude qui que quoi... ou la posture pro ou contre le professeur Raoult (lire par exemple "Pensées autour du domaine médical" où j'ai réuni plusieurs billets en temps crise covid). Ce sont des détails. Il m’importe bien plus de comprendre pourquoi certaines personnes refusent absolument d’imaginer qu’un lobby pharma, Gilead ou autre, puisse être à la manœuvre dans cette opération (surtout quand c'est si évident, comme dans ce dossier, au point que des milliers de professionnels se sont manifestés, choqués).
Opération qu’on peut qualifier de comm’. J'ai fait du lobbying cigarettier, on ne faisait quasi que ça: des opérations en douce. En nutrition, que j'étudie depuis 20 ans, on a mille et un dossiers d'interventions lourdes de l'industrie, démontrés, faits avérés. Industrie qui a fabriqué le consentement de populations entières, scientifiques et politiques compris. Notre lobbying de mon ancien métier: ce n'est pas du complot mais presque, puisqu'on déguisait nos interventions. Cela passait par des relais quand on pénétrait sur territoire réglementé.
En nutri, pendant 20 ans, je me suis heurtée à ce mur d’incompréhension, constitué de mille et une briques dont l’une est ce frein psychologique à accepter la possible intervention des lobbies. Même quand je communiquais les sources révélant leur main mise sur la politique nutritionnelle.
Je conclus de mes interactions en nutrition depuis plus de 20 ans ceci: les personnes qui crient au complot quand un esprit libre montre son esprit critique face aux media de grand chemin sont des personnes trop croyantes pour accepter certains faits qui déboulonneraient leur statue. Jusqu'ici, tous les intervenants, je dis bien "tous", en direct, en forum ou sur réseau social, depuis 20 ans, m'ont répondu à côté de la question quand je les interrogeais sur ce qui, profondément, les dérange quand ils doivent imaginer une stratégie de lobby.
J’invite à relire mon billet Les leviers des lobbies du 6 février, dans mon dossier en construction "Le boeuf émissaire"
Intro « On quitte ici le dossier du boeuf bashing pour parents et enseignants, on arrive à la partie "consommateur conscient", qui doit accepter que même en nutri, la part politique est capitale. Cela devient complexe, il est crucial de se concentrer sur ces quelques sources fiables pour comprendre ce qui se joue en coulisses derrière le boeuf bashing et quels leviers les grands groupes alimentaires et/ou financiers utilisent en sous-main pour guider nos instances gouvernementales et internationales. J'aimerais que mes camarades écolos se rendent compte ce qu'ils soutiennent comme manipulations malsaines en répétant à l'envi "il faut manger sans viande".»
Il est plus confortable de penser que les "mauvaises" décisions économiques et politiques relèvent plus d'incompétence, d'imprévoyance et d'irresponsabilité totales que d'une stratégie délibérée. Cet argument ne tient pas la route: personne ne peut me prouver que nos hommes politiques sont des ahuris, débarqués de la lune. Que les plus jeunes soient déconnectés depuis quelques années, si pas a-culturés, trop formattés par les Ecoles, c'est une évidence. Si de l'impéritie a fait partie de l'équation, elle n'en est qu'une des multiples facettes.
Je ris à la phrase d'un touittos: "Les complotistes persuadés que Bill Gates pourrait concevoir quelque chose d'aussi finement ouvragé qu'un programme de surveillance globale via des puces de contrôle mental sous-cutanées n'ont jamais essayé le Windows Store". Mais je ris encore plus quand je pense qu'il ne sait pas que ce gars ne faisait pas de l'informatique, il est un prédateur capitaliste, il brevète, il copie, il vole s'il le faut. La qualité de ses produits lui importe peu, il veut qu'ils soient partout. Point.
En outre, la blaguounette évacue le fait que Gates n'agit certainement pas seul dans son lobbying. Si on veut caricaturer, il est le "ministre de la santé" d'un groupement de pression de capitalistes réunissant aussi Soros et les Rockefeller. Je ne suis pas complotiste, je ne relaye pas des infos d'extrême-droite (bien qu'on les y retrouve, sous d'autres termes), mais ce n'est un secret de polichinelle pour personne que cette mouvance est hyperactive derrière les medias et les gouvernements. Je peux comprendre qu'on ne veuille pas le savoir, comme quand on ferme les yeux sur certaines pratiques de nos voisins.
Revenons au concept de "croire à la science". Mon analyse de profane pragmatique: la volonté de croire ainsi est louable, je suis moi-même victime de croyances comme celle des vertus thérapeutiques de la bienveillance envers soi, de la tendresse. Je suis consciente de ce biais, je l'inclus dans toutes mes analyses. La foi sans comprendre n'est souvent que l'instrument de celui qui ne veut pas penser par lui-même, qui préfère s'aligner sur une autorité officielle. Et là, je ne peux que le heurter, car j'ai une posture diamétralement opposée. D'où la seule injure qui lui vient, à part "bête" et "folle" que privilégient les gogos mal éduqués: "vous êtes complotiste".
Pour une analyse plus philosophique de ce même sujet, lire le récent article de Giorgio Agamben: La médecine comme religion, chez Lundi matin ou "Médecine : religion des temps modernes ?" un article d’Olivier Clerc que mes lecteurs connaissent sur ce site depuis 2005.
Résumé de l'article d'Agamben. "L’état d’urgence sanitaire se prolonge, inscrivant la « guerre » contre le virus dans la durée. Dans cette crise qui ne trouve pas de résolution, il semble que la société toute entière épuise ses forces vives à lutter contre un invisible ennemi dont les médias récitent les ravages. Giorgio Agamben envisage ce moment politique comme celui qui, déplaçant la croyance, consacre la primauté de la science sur le christianisme et le capitalisme. Répondant à l’impératif d’une vie saine, le nouvel hygiénisme instaure une pratique cultuelle de la médecine envahissant l’existence, au point de supplanter les anciens rites. Nous assisterions, à l’échelle mondiale, à une nouvelle forme de guerre civile, d’ordre religieux, où, sur les ruines du christianisme, le capitalisme laisserait la science régner, sans pour autant disparaître. Obstinément et sans trembler, le philosophe devra désormais témoigner contre la religion scientifique et les désastres qu’elle enfante."
Les affinités ne s'expliquent pas. J'ai trouvé limpide la proposition d'Agamben sur la médecine comme religion, aussi juste pour moi que ses autres analyses sur le même site.
Par esprit d'autocontradiction, j'ai lu la réponse longue d'un lecteur : Réponse aux « nouvelles réflexions » de Giorgio Agamben. Article bien articulé, mais qui ne contredit en rien Agamben, il expose simplement qu'il a une autre vue du monde, qu'il est plus "scientiste" (pardon du mot fort) - il n'est que de voir que 50% de ses sources se trouvent chez un petit zététichien connu. Les zététiciens sont les missi dominici du scientisme.
Les journalistes accusateurs de complotisme joueront au petit quizz amusant qu'a développé Jean-Dominique Michel à leur intention: "Petit quizz « complotiste » pour rédacteurs en chef romands". Enfin, "joueront" est vite dit. Je ne connais personne qui aurait envie de délibérément appuyer sur ce qui fait mal. Je gage que seuls auront lu cet article ceux qui sont déjà convaincus.
La science à sa juste place
Puisqu’on est le jour chloroquine et la semaine «la science à sa juste place» au sein de mes billets fb, je rappellerai aux non-initiés que la littérature scientifique est devenue un sérieux souk, où l’on trouve des perles et de la camelote. A nous de trouver le discernement pour pêcher ce qui doit l’être et rejeter ce qui ne vaut pas la peine. Pffff! Comme c’est fatiguant.
Les hommes aiment soit comprendre soit croire, rarement les deux à la fois. A l’intention des premiers, qui voudraient découvrir le sujet plus à fond, j’ai déjà pointé les publications de Jean-Dominique Michel (https://jdmichel.blog.tdg.ch/) ou du professeur Goetzsche (https://www.deadlymedicines.dk/). On ne peut plus vénérer aveuglément telle ou telle étude après avoir lu leurs ouvrages.
Je partage le pitch en poster, sous la forme d’un extrait d’article qu’a publié le docteur Richard Horton, éditorialiste, dans son propre journal Lancet en 2015. Le pdf original est ici (en anglais): https://www.thelancet.com/pdfs/journals/lancet/PIIS0140-6736%2815%2960696-1.pdf
Les évènements nous aident à mûrir et devenir (enfin!) adultes. Il y a encore quelques mois, seuls quelques profanes très curieux (en nutrition, par exemple, suivez mon regard) pouvaient avoir découvert que «la» science était un totem, une statue figée utile pour qui veut vénérer un nouveau dieu ou adorer un Père manquant. Certains scientifiques sont de véritables héros, mais la référence absolutiste et catégoriciste à «c’est scientifique, j’ai lu une étude xyz» a désormais pris un coup dans l’aile.
Plus aucun lecteur des medias classiques ou des réseaux ne peut ignorer ce fait, ne fut-ce que pour avoir suivi le degré zéro de «la» science telle que l’instrumentalisent les gouvernants depuis deux mois; ou la récente pantalonnade autour d’une étude Lancet contre la chloroquine qui s'est avérée être un montage éhonté.
Avec ceci en décodage, de la part de Jean-Dominique Michel:
«Les revues médicales nagent en pleine schizophrénie : d’un côté, elles font acte de contrition depuis plusieurs années quant à la médiocre qualité des recherches qu’elles publient (souvent jusqu’à en être fausses) et reconnaissent le rôle qu’elles-mêmes jouent dans ce préoccupant état de fait. Et de l’autre, elles récidivent à la première occasion, d’une manière si grossière qu’elles en viennent à se mettre, comme The Lancet actuellement, dans de sales draps. Politics make strange bedfellows disent les Anglais avec leur sens imparable de l’observation et leur humour dévastateur…» (extrait de son article «The Lancet dans de sales draps…» https://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2020/05/24/hydroxychloroquine-the-lancet-dans-de-sales-draps-306637.html)
Bien, bien, chère amie, mais que faire? Eh bien revoir ses critères de discernement, tiens. Je propose les miens ici, ce sont ceux que j’ai élaborés pour définir ma posture en nutri. Je cumule la recherche scientifique avec l’observation sur le terrain et le recul des traditions alimentaires. Cette grille de lecture donne des résultats pragmatiques sur le terrain efficaces et durables. Et je m’en félicite, ainsi que quantité de mes lecteurs, merci à eux.
Lire https://www.taty.be/articles/devenirsoiTL.html#grille
Dans le contexte de mon chapitre "crise de foie dans la médecine" , crise qui est hyperenflammée en temps de corona: la sortie du tunnel dépend en partie de notre prise de conscience que nous ne sommes plus des enfants, même chez le médecin.
Anecdote avec copine. Je cite Françoise, mais j'ai eu des dizaines de réponses similaires.
-- Françoise: "j'ai reçu les résultats des tests, le médecin m'a donné des statines et des trucsbrols".
-- Je: "ça te fait du bien? Tu as retesté le sang depuis?".
-- Françoise: "non, pourquoi?".
Les labos pharma n'auraient pas eu le boulevard qu'ils sont en train de baliser en crise vaccinocovidesque si nous n'avions pas été des millions à fonctionner comme Françoise. "Je dois me faire vacciner contre la grippe? Ah, bon d'accord...".
Les Françoise n'ayant jamais étudié le dossier de la vaccinologie, par ailleurs, avant d'accepter. Pour ce que j'en ai étudié, et validé depuis avec les 9 derniers livres du docteur de Lorgeril, chercheur, ma conclusion est que je ne m'injecte ni n'injecte à mes proches des produits dont ***on ne sait rien***!
Ni la toxicité ni l'efficacité à court, moyen ou long terme. Je passe pour complotiste auprès de mes amis quand je rappelle que la vaccinologie n'est QUE de l'idéologie, basée sur des on-dits, des rumeurs, des légendes propagées par la médecine. Peut-être qu'en domaine vétérinaire, il y a plus d'efficacité, plus de tests. En médecine humaine: que pouic!
C'est le moment de rappeler mon petit mantra face aux mamamouchis de la médecine: les médecins ne sont pas de purs rationnels et n'ont pas le fin mot de la biologie. Ils n'y peuvent mais, car la société moderne les a mis sur un piédestal et ils croient devoir répondre à cette forme de liturgie par une parole "divine". La majorité de la population les prend en effet pour de grands sorciers. Voir l'exemple du professeur Raoult, qui est adulé par une partie de la population comme s'il avait des pouvoirs de thaumaturge, comme s'il allait nous sauver du boulevard pognon qui nous écrase. Je ne sais ce que l'inconscient collectif attend, mais on dirait qu'il est devenu un totem pour toutes les angoisses et les espoirs. Dans l'autre sens: idem. La hargne anti-Raoult n'est jamais que de l'Angoisse qui a trouvé son bouc émissaire.
Je l'admire et je l'encense pour sa force morale, sa grande intelligence, son honnêteté intellectuelle, son courage à garder l'internaute serein par ses compte-rendus hebdomadaires depuis mi-2020. Et pour son insistance à soigner, quand la majorité des médecins ont décidé que le serment d'Hippocrate, ils s'asseyaient dessus. Et pourtant, ce grand bonhomme, "scientifique" rigoureux, croit aux vaccins. Tout en disant le contraire en même temps: comme le vaccin antigrippe n'est pas assez efficace, il demande que ses petits-enfants se vaccinent pour le protéger. De l'irrationnel à l'état pur. Il a joué le jeu de la panique H1N1, comme un gamin, croyant aussi au vaccin d'alors. Palmarès un peu moins glorieux, n'est-ce pas? Eh non, ça le rend plus humain. Sur la covid19, il doit savoir comme vous et moi qu'on n'a pas encore démontré que le virus répond au postulat de Koch. Et pourtant, on continue la comédie des blouses blanches. Koch: ça ne signifie pas que le virus n'existe pas, ça signifie qu'on a négligé des étapes de base dans l'identification. Cela n'a pas commencé avec SarsCOV2.
Ceci pour répéter - essentiel dans une période hystérique comme celle que nous vivons - que le pur rationnel n'existe pas. La faille de la rationalité est béante, il faut une mamie croûton mi-rationnelle mi-medium pour oser le dire: je ne connais personne qui raisonne hors croyances, superstititions, angoisses. On s'exprime sous des dehors logiques, on essaie de se tenir à une méthode rationnelle (au risque parfois de s'enfermer dans un protocole, sans plus réfléchir), on tâche de rester rigoureux. Pour le reste, il faut accepter que l'être humain cultivé ne peut pas vivre sans religion. Dans le cas de ces "scientifiques", leur religion est le scientisme et la vaccinologie.
C'est plus clair quand on l'écrit.
Au moins Raoult ne fait pas partie de ces scientifiques qui sont devenus des astrologues depuis quelques années. Ouf! Il reste un peu de raison dans le domaine de la science. Comment mes camarades ne sont-ils pas plus choqués d'entendre un Emmanuel André belge nous prédire une deuxième vague dès début 2020? Primo: prédire alors qu'il n'y a aucun moyen de modéliser le vivant et que tous les essais préalables ont été désastreux? Enfantin! Secundo: une deuxième vague alors que cela n'a jamais existé dans aucune épidémie? On a eu des deuxièmes épidémies, mais jamais de 2ème, 3ème, 4ème vague. Ce n'est pas enfantin, c'est psittacosé: ce pauvre garçon répète simplement un communiqué des labos.
Comme il faut bien sérier ce qu'on lit et ce qu'on écoute aujourd'hui, dans cette période d'infobésité, j'ai des critères comme celui-ci: si j'entends ou je lis le terme "2ème vague", je ferme les écoutilles. Le gars qui s'exprime n'a tout simplement pas réfléchi son dossier. Chouette, j'ai épargné du temps.
J'ai plein d'autres petits critères comme celui-là pour me faire gagner du temps dans la lecture, alors que je ne suis pas du métier. Je ne fais pas de l'ultracrépidarisme si cher à Etienne Klein, je ne me prends pas pour un expert: je peux juger avec mon petit cerveau de profane de la justesse d'un raisonnement et de l'honnêteté intellectuelle, alors que, certes, je ne pourrais pas dépiauter des stats ou des études médicales. Ai-je seulement écrit ce billet après avoir lu son ebook sur le sujet? Je ne sais plus. C'était l'essence.
J'ai compris que Klein s'énerve (élégamment), car en cette période de grande panique millénariste, on voit surgir des sectes partout et des remises en cause du clergé. Or, il en fait partie et perd ici son aura, son prestige. ça doit faire un coup...
La boucle est bouclée: un médecin aussi intelligent que le dr Curtay dans le billet précédent tombe dans l'irrationnel d'un enfant qui cauchemarde dès qu'il discute de ses tripes, de l'objet de ses angoisses: le boeuf comme émissaire de sa Grande Panique Perso. Son article est de l'anti-science, de l'antilogique. Tant mieux, il est à la mode : c'est ce qui se fait depuis mars 2020, le degré zéro de la science. Même par des médecins, réputés experts dans leur domaine.
Voir le chapitre "Crise de foi(e) dans la médecine" - voir la table des matières du dossier