taty lauwers

cuisinez selon votre nature

en quête d'un devenir-soi nutritionnel

Lettre ouverte aux mangeurs de viande qui souhaitent le rester sans culpabiliser

17.8.2019. Un livre a paru début de l'année qui peut donner quelques arguments aux bonnes volontés lorsque nous sommes confrontés aux grands mensonges de la propagande végane. Le sous-titre est d'ailleurs "pourquoi les végans ont tout faux". 180 pages, chez Larousse, janvier 2019. 9.95€: vous ne serez pas ruinés.

Ce billet est lié au livre à venir en image ci-contre. Il est aussi conjoint à #boeufemissaire. - "Rumeurs antiviande: légendes et réalités", série destinée aux parents et enseignants


Je n'ai pas encore lu cet ouvrage, mais je suis amateur de vos recensions. Je suis tombée par hasard sur ce livre, en écoutant une entrevue de l'auteur Paul Ariès sur France Inter il y a quelques jours (vendredi 9 août 2019 entrevue avec Laetitia Gayet ). J'ai pensé qu'il ferait bonne figure dans ce dossier sur le véganisme/végétalisme.

NB 12.12.19. Je viens de lire son livre avec attention. Recension sou peu. Et cendres sur ma tête: j'y ai appris bien plus que ce que je croyais déjà savoir.

Je connaissais ce politologue comme apôtre de la décroissance, ce qui m'en fait un ami au premier contact. Conférencier et essayiste reconnu, écolo de longue date, auteur de plusieurs livres sur le sujet de l'alimentaire *, il a eu le temps de polir et d'aboutir sa pensée face au questionnement: "faut-il manger des animaux" (vous comprenez le sous-texte "il a eu le temps, là où quelques gogos amoureux du buzz ne font que relayer des vagues infos de réseaux sociaux"). Ne vous laissez pas abuser par son ton à l'oral, un peu nerveux et polémique.

J'extrais de la 4ème couverture:

Je dis, aux omnivores, continuez à consommer des produits animaux, mais devenez des mangeurs consciencieux.
Je dis, aux végans, ne vous trompez pas d’adversaire, l’ennemi ce n’est pas l’éleveur, le salarié des abattoirs, le boucher, le restaurateur, l’omnivore, mais les financiers qui ont fait de l’élevage une industrie et des animaux des machines à produire, dans de sales conditions, des protéines au plus bas coût.

Quelques titres de commentaires A.Z.N. sur ce livre sont éclairants: "Un livre nécessaire sur une idéologie toxique", "C'est pire que ce qu'on pensait !", "Le Véganisme est une idéologie terrifiante".

Il y traite du végétalisme, du véganisme et de l'antispécisme, ce qu'il faudrait toujours classifier avant de traiter de ce sujet. Il partage de toute évidence les mêmes conclusions que les végés et véganes repenties que l'on retrouve au sein du réseau Profilage alimentaire - j'en suis, je pense aussi à Gabriella Tamas, Maya Dedecker ou Hélène Altherr. Eh oui, nous n'y sommes pas venus par hasard.

Je ne lirai pas cet ouvrage, que je recommande pourtant chaudement, car non seulement le sujet du véganisme me tombe des yeux tant je lis et j'entends d'inepties alors que je n'aime que l'intelligence, mais aussi je connais tous les arguments que l'auteur expose. Ce sont ceux auxquels j'étais arrivée lorsque, végane repentie en 2000, j'ai étudié le sujet. Et par ailleurs, on peut écouter sa posture politique et économique ici.

En gros et en travers, j'avais porté jusque là une foi un peu aveugle à des mensonges gros comme des maisons, mensonges dont j'avais besoin pour conforter ma nouvelle transition alimentaire. Avec un peu de jugeotte et des lectures fiables, j'ai pu rapidement metre de l'ordre dans mon rapport éthique et écologique à l'élevage. Et quitter cette propagande dont j'avais découvert en outre les tenants politiques cachés - raison pour laquelle je me suis permis des annonces comme "c'est déjà ça que daesch n'aura pas".

Je vois aujourd'hui un large pan de la population intéressée par l'alimentaire tomber dans les biais savamment construits par ces terroristes de la pensée: ils deviennent véganes du jour au lendemain, sans étudier plus avant les fondements d'un mode alimentaire qui n'a JAMAIS été testé par l'humain, sauf lors de famines (avec le résultat que l'on connaît). Mode alimentaire qui écrase par ses arguments ahurissants toute la merveilleuse mouvance végétarienne sérieuse.

Voir d'autres éclairages latéraux dans le dossier végé, en attendant la sortie de mon livre.

Je prie pour qu'ils trouvent tous un peu de la jugeotte et des lectures fiables qui m'ont sauvée. A l'heure de facebook qui rend nos gamins idiots et illettrés, ce n'est pas gagné. J'attends avec le sourire le moment du "reality check" pour tous ces mamamouchis pro-végane que j'entends pérorer en radio (France Inter), avec l'autorité d'animateurs aimés et donc suivis. Oh! que je jubilerai quand ils découvriront comme ils ont été naïfs et collabos de l'agro-industrie toxique ... Oh! que ça m'amusera de les voir ridiculisés... Ben oui, zavaient qu'à lire un peu au lieu de faire les mariolles sans savoir de quoi ils parlent et de propager des mensonges hénaurmes.

On est exactement dans le même cas de figure que lorsque Bush a voulu faire la guerre du Golfe et a fait propager le mensonge des armes de destruction massives chez les Iraniens. Il est largement démontré depuis lors que rien, mais alors là rien, ne pouvait soutenir cette hypothèse. Et pourtant, tous les medias, tous les gogos sont tombés dans le panneau. Y zont l'air malin aujourd'hui, tiens.

Des échanges comme " peut-il convaincre un seul vegan ?" m'amusent tout autant. Mais qui donc veut convaincre un végane de changer d'avis? Autant persuader une anorexique qu'elle se fait du mal ou un toxico que les drogues lui mangent le cerveau. Chacun est maître de son corps et de le fouetter à l'envi. Je ne veux pas convaincre, je veux donner des arguments pour les coachs et les familles, quand ils doivent récupérer un végane rabougri par des mois de pratique insensée.

Quelques extraits du livre d'Ariès, glanés sur le net:


photo France Inter © AFP / Fred Dufour

Autres livres du même auteur sur le sujet de l'alimentaire, où l'on verra que ce l'auteur n'est pas un perdreau de l'année (devinez le sous-texte?):
  • "La fin des mangeurs. Les métamorphoses de la table à l'âge de la modernisation alimentaire» (1997)
  • « Les Fils de MacDo. La McDonalisation du monde. » (1997)
  • « Libération animale ou nouveaux terroristes ? » (2000)
  • « Une histoire politique de l’alimentation, du Paléolithique à nos jours » (2016)

La simplicité, pour ne pas dire le simplisme, du véganisme explique son succès : ne plus consommer de viandes, de fromages, ne plus boire de laits supprimerait le martyre des animaux, stopperait la faim dans le monde, sauverait le climat, améliorerait notre santé, accroîtrait notre longévité, supprimerait la culture de la violence. Il est temps d’arracher son masque au véganisme.

Non, il n’est pas la poursuite du végétarisme par d’autres moyens. Non, il n’abrégera pas la souffrance animale, car ce serait oublier que l’agriculture tue autant, sinon plus, d’animaux que l’élevage. Non, il n’est ni super-écolo ni un nouvel humanisme. Non, il ne permettra pas de résoudre la faim dans le monde. Non, il ne donnera pas aux humains une meilleure santé. Non, il ne propagera pas une culture de paix mais de violence. [...]

Prenez garde, amis omnivores, de ne pas être, demain matin, poursuivis pour avoir cédé à la gourmandise d’une tranche de lard ou osé porter un pull en laine, des chaussures en cuir, les talibans de la pensée végane veillent. Ne croyez pas que j’affabule (ou lisez ce livre !), les végans visent bien l’interdiction de toutes les formes d’« exploitation » des animaux, et, comme cette « exploitation » concerne aussi bien les animaux d’élevage que les chiens d’aveugle ou les animaux domestiques, vous êtes vraiment dans une très mauvaise situation, avec votre litre de lait et votre camembert.

Prenez garde, amis végans, il ne vous sera plus possible de dire, après avoir lu ce livre, que vous ne saviez pas que le meilleur des mondes végans pouvait avoir un goût de mort ! Démarquez-vous des faux amis des humains et des autres animaux, dénoncez les fous furieux qui attaquent les bouchers et les restaurateurs, qui parlent, sans vergogne, de supprimer des espèces animales, qui clament vomir l’écologie mais adulent la techno-science ! Balayez devant votre porcherie !

(...)

« Ami végan, si tu considères que l’industrialisation et l’artificialisation du monde sont une mauvaise chose, peut-être devrais-tu reconsidérer tes choix alimentaires ? Ami mangeur de viandes, de fromages et buveur de laits, si tu vomis ce que le productivisme et le capitalisme font à ton alimentation, peut-être devrais-tu aussi reconsidérer l’ensemble de ton mode de vie ! »

Lire aussi sa tribune « J’accuse les végans de mentir sciemment », si vous êtes membre du Monde en ligne.



Ecouter plutôt que lire




Ecouter ses interventions dans "Vers une dictature du véganisme ?" Avec Vincent Ravalec et Paul Ariès, La Grande table idées par Olivia Gesbert sur France Culture, février 2019. Une demi-heure de grand plaisir pour l'esprit.
Je reste fascinée par les rapports de pouvoir en politique et en économie et par la servitude volontaire de tant de mes congénères face aux grands groupes de pression. C'est bien le seul pan de la cause végane qui m'intéresse encore, je les étudie comme un entomologiste, en gros: que disent leur comportement de notre société entière? A l'heure où une majorité d'Américains gobent les mensonges hénaurmes du psychopathe qu'ils ont élu, à l'heure où tant de Français veulent encore croire les pirouettes du Pinocchio qu'ils ont élu, les véganes sont presque logiques de vouloir baigner aussi dans le syndrome d'alice au pays des merveilles. A creuser dans un prochain billet...