Un esprit critique a de la peine à comprendre comment la mouvance végane s'est frayé une telle place dans les medias du jour en si peu de temps, alors que, factuellement, aucun de leurs arguments n'est valide (ce qui me pousse, les jours impairs à parler de la "Grande Supercherie"). Non, manger végane ne sauvera pas la planète. Non la viande n'est pas toxique; et non l'humain n'est pas "inadapté" à digérer la viande. Non, les vaches ne sont pas responsables à 15% des productions de méthane, et non, arrêter l'élevage n'est pas la solution pour protéger les terres, au contraire. Non, la condition animale n'est pas un sujet qu'on résume en une phrase lapidaire. Non on ne vit pas plus vieux en végé/végane, on ne vit même pas "mieux vieux".
Les motivations salutaires, environnementales et éthiques des véganes et des antispécistes ne tiennent pas la route.On peut soutenir mon discours par des kilomètres de documentation scientifique. Validée, contrôlée et objective - dans la mesure du possible (ce qui est l'opposé de ce qui nous est brandi en Végéland).
Et pourtant nous voilà informés au canon par quantités d'articles, d'émissions, de publicités jusque dans les grandes surfaces! Ce qui se comprend bien, au passage, car il y a bons sousous à gagner sur le dos des moutons crédules de cette sphère. Je serais un industriel, je ferais pareil. Tous les leviers sont bons pour la croissance, n'est-ce pas?
Bref, je vous soumets une petite piste pour penser une facette de ce qui est en train de se passer. Mehdi Moussaid est chercheur en science cognitive à l'institut Max Planck de Berlin. Il s'est spécialisé dans l'étude des foules et a publié en janvier 2019 "Fouloscopie : Ce que la foule dit de nous ", livre dont vous pourrez lire des extraits sur une plate-forme commerciale connue qui se fait connaître comme "ma zone" (malin, hein?). Il a résumé dans une vidéo illustrée et dynamique comment on peut manipuler une foule par contagion.
Il cite des études comportementales sur des animaux sociaux, comme les moutons. Dont on peut dresser un seul sujet, le troupeau le suivra naturellement:
Bel exposé qui fait rien qu'à nourrir mon propos sur l'impact des réseaux sociaux, dont facebook est ma tête de turc
: au travers d'eux, il est infiniment facile de manipuler les foules, d'autant plus qu'auparavant on leur a désactivé le DEC. Voir mon billet. J'ai repris l'image de la vidéo, cela fait drôle de se voir tous sous cette forme de contagionné malgré soi, n'est-ce pas?
"Ce qui est en train de se passer", écrivais-je. Je termine la phrase: "Et qui va bientôt lasser, comme toutes les modes". Je ne m'intéresse pas à ce sujet comme une croisade particulière, mais comme à un fait de société qui passionne une libertaire: pourquoi-comment des péquins s'offrent de leur plein gré en chair à canon au nom de stratégies politiques et commerciales dont on ne sait rien? Comment même des journalistes peuvent participer à cette propagande? On n'autoriserait pas une anorexique à intervenir en public en apôtre de la haine de soi. Pourquoi laisser une telle place aux véganes? Végane et anorexique: je peux faire un billet entier sur les équivalences.
Je m'intéresse un tantinet au sujet pour trouver des trucs et astuces pour aider un végé qui a été trop loin - techniques que je partage à l'intention de mes anciennes élèves qui sont coachs en nutri, maintenant que je suis à la retraite du Profilage alimentaire. Trucs et astuces qui se doivent d'être dans le champ de l'émotion et non de la raison, car une gamine qui s'est laissé prendre par cette propagande au point d'en oublier qu'elle perd ses cheveux, ne dort plus bien, s'est durcie moralement et ne récupère plus d'une simple entorse, pour ne citer que quelques effets négatifs - cette gamine, disais-je, a réagi dans l'émotion pure: elle n'a pas réfléchi, il ne sert à rien de brandir mille et uns arguments logiques. En outre, elle ne s'écoute pas, tant l'angoisse de mort est forte chez elle, elle écoute d'autres voix qui semblent la réconforter.
Je cherche non pas à déradicaliser la meute des véganes (quoique... je peux aussi faire un billet entier comparant les tenants de Daesch et nos amis véganes), mais à donner des outils pragmatiques à un végé extrême ou un végane pour qu'il s'autorise à se respecter enfin, à s'écouter et à accepter ce que son corps demande pour vivre en joie et en beauté. Il n'y a qu'une personne sur dix, ***parmi les sujets en bonne santé et jeunes*** qui pourrait survivre en mode végane plus de quelques mois. Calculez à ma place: cela ne fait pas grand monde, aujourd'hui que je vois même des jeunes vivre un syndrome bizarre d'épuisement chronique, comme s'ils étaient cinquantenaires.