Q. Mes choix alimentaires, lorsque j'irais à St. Jacques (pélérinage), seront limités par deux facteurs majeurs:
- je mange à midi et le soir dans des restaurants
- j'achète de quoi faire mon petit-déjeuner dans des magasins de village ou de petites villes, donc pas de produits bio.
L'an dernier je mangeais une boîte de sardines, des fruits (pommes, bananes, oranges) et du pain pour le petit-déjeuner, mais je dois dire que l'odeur de sardines le matin sur un ventre vide est parfois difficile à supporter. Je ne veux pas prendre de ton temps précieux, donc je ne m'attends pas à une réponse détaillée, mais si jamais tu as connaissance d'un site (ou d'un livre) qui propose une adaptation sportive de l'approche kousminienne, cela m'intéresserait beaucoup.
R. Je ne peux
rien te conseiller car les choix alimentaires sont si individuels!
Mon
frère part pour 30 km de jogging dans la montagne suisse chaque semaine,
sans rien manger! Ma soeur ne peut même pas marcher sans manger le matin...
alors! Une grande marcheuse citée par Ann Wigmore a traversé les etats unis
sans provisions, elle grignotait des herbes du bord de la route (et sortait
d'une maladie grave, je crois).
Regarde dans le plan pitta si les amandes
et autres mendiants te sont recommandés, car c'est cela que je mangerais à
ta place (surtout si tu peux les faire tremper chaque soir pour le
lendemain).
Achète sur amazon.co.uk le livre de William Wollcott Metabolic
typing Diet, fais les tests et affine ton choix selon ses conseils. C'est
la méthode qu'utilisent de plus en plus les sportifs, semble-t-il (à l'AC
Milan, plus de claquages ni de troubles divers depuis qu'ils la pratiquent,
m'a dit un entraîneur, je n'ai pas encore vérifié). Si tu es groupe sanguin
A ET Pitta ET mixte ou carbo en metabolic typing, tu peux ne manger que
végétarien (riz complet, légumes, etc. huiles végétales). Tu aurais une
énergie hors pair.
Il y a aussi une autre technique très performante : la
respiration afghane, que j'ai résumée dans Cuisine Nature nr 1 auquel tu es
abonné.
Q2 (du même lecteur) Le dernier numéro de CN vient d'arriver. Comme toujours, un ensemble très intéressant. J'apprécie en particulier tes recensements de livres. Je donnerai une photocopie du dossier Campbell à mon médecin pour son info..
Je veux te dire combien je te suis reconnaissant de m'avoir recommandé le livre de Wolcott. J'ai fait le test et je suis un type "mixte" (34 réponses "mixtes", 17 réponses "carbo" et seulement 5 réponses "protéines").
Ensuite j'ai commencé le régime permettant d'affiner le dosage des aliments, ne mangeant que des protéines et des légumes pauvres en amidon. Résultats impressionnants!
Premier jour, je déborde d'énergie (cause moins d'hydrates de carbones?) Mais ensuite, par manque d'hydrates de carbone, chute spectaculaire d'énergie! A partir du 2e jour je me sentais épuisé, sans énergie. (Par contre, finie la flatulence dont j'ai tendance à pâtir!)
Les jours suivants j'ai augmenté les quantités de légumes pauvres en amidon, ensuite je suis passé à des légumes riches en amidon, mais cela ne m'a pas aidé grande chose.
En plus, la simple pensée de devoir manger de la viande rouge commençait à me peser sérieusement. Ce n'est que depuis hier, lorsque je suis revenu plus ou moins à mon régime habituel, protéines "légers", légumes, fruits et céréales, que je me sens à nouveau en forme. Je suis impressionné de voir à quel point mon alimentation peut déterminer comment je me sens!
A présent que le livre de Wolcott m'y a ouvert les yeux, je vais désormais faire très attention à comment je dose mes repas et aux effets que ces dosages auront sur moi (notamment désir de sucre, somnolence...). Je pense pouvoir ainsi repérer avec assez de finesse quels sont les aliments et les combinaisons qui me conviennent et quels sont ceux que je ferais mieux d'éviter.
Par ailleurs, et ce n'est pas le moindre des bénéfices que je tire de la lecture de son livre, le Dr. Wolcott m'a convaincu que je suis "unique" et que je n'ai pas à suivre aveuglément les recommandations des "experts", mais dois découvrir, en observant et en écoutant mon propre corps, qu'est-ce qui convient à moi. Enfin, j'ai été ravi de trouver quelqu'un qui dit que l'alimentation peut influence le système ortho- / para-sympathique. Certains aliments, même en des quantités infimes - oranges, carottes, dattes, ananas... - ont un effet excitant sur moi et jusqu'à présent personne n'a pu m'aider à comprendre pourquoi.
Q3. (du même lecteur) A toutes fins utiles je voudrais te dire que le recours systématique à la respiration afghane ce printemps lorsque j'ai fait ma randonnée de plus de 1000 km à pied de Séville à Santiago de Compostelle m'a aidé considérablement.
L'an dernier, lors d'une randonnée précédente, je faisais une moyenne de moins de 20 km par jour. Cette année-ci j'ai été en mesure de considérer des étapes de 30 km comme "normales" et j'ai fait plusieurs fois des étapes de 40 km et plus - sans pour autant me sentir épuisé en fin d'étape.
En fin de parcours, pour traverser les vallées de Galicie, j'ai eu à faire des montées et descentes répétées, parfois avec une dénivéllation de 800 mètres ou plus, et là non plus je n'ai pas senti de fatigue excessive.
Je suis convaincu que cela est dû en (?grande) partie à la pratique de la respiration afghane.
D'autres personnes qui faisaient la même route que moi m'ont dit à plusieurs reprises que je marchais vite et avais une très bonne résistance. j'ai complété la respiration afghane par : - une visualisation qui me permettait de renforcer la respiration "sacrale" et - par la répétition de prières dont le nombre de syllabes correspondait au tempo de ma respiration (2/2, 3/3, 4/4, 4/6, 6/8...) et à mon état d'âme du moment. (Il va de soi qu'un non-croyant pourrait tout aussi utilement répéter des phrases "positives".) Ce travail psycho-corporel intensif a débouché vers la fin de mon périple sur une guérison / libération intérieure importante. J'espère que mon expérience encouragera d'autres à pratiquer la respiration afghane, même pour les courts déplacements en ville.
Q (du même lecteur). J'ai commandé le livre sur les rites tibétains en anglais chez www.chetday.com, comme tu le conseilles dans ton article.
Après un moment initial d'enthousiasme cela ne me semble plus sérieux du tout!! On dirait un canular! L'histoire du colonel anglais est cousue de fil blanc.
Ces vortex ne correspondent pas aux chakras et je n'en ai pas entendu parler en médecine chinoise (mais j'admets que mes connaissances dans ces deux domaines sont très limitées).
Mais sachant que tu ne te laisses pas facilement embobiner, je me dis que tu as peut-être de bonnes raisons de nous recommander ces exercises? As-tu eu des témoignages - vérifiables! - de gens qui les pratiquent et qui en tirent un bien supérieur à ce que l'on aurait de toute façon à faire des exercises physiques tous les matins? Je note par ailleurs que tes dessins ne correspondent pas à ceux du livre et que tes instructions en dévient aussi sur plusieurs points.
Je continue néanmoins de pratiquer les exercises et je te tiendrai au courant des suites.
R. bien sûr que j'ai eu des témoignages (le mien d'abord comme toujours, puis les personnes à qui je l'ai conseillé, puis les témoignages rencontrés au passage), tu sais que la plupart de mes informations dans les cours sont passées à la moulinette très stricte du discernement . Mais le domaine de l'alternutrition est un repère sans balises, la porte ouverte à tous les dérapages.
Le livre dont je me suis inspirée il y a huit ans pour commencer (en français,mentionné dans l'article de cuisine nature) est aussi limite-limite en matière de crédibilité que le livre de ce dear Chet. L'auteur veut trop en faire, et il en perd en force. Tant pis.
Pratique les exercices et tu verras qu'ils peuvent être très puissants, sauf chez quelques personnes comme toujours.
C'est comme le cru. Les auteurs sur le sujet sont quasi tous des hyperenthousiastes très amusants, ce programme alimentaire réussit à une partie des mangeurs de manière remarquable et affaiblit les autres ! Il y a même des groupes de discussions sur les ravages du crudisme, ouvert par des repentis du crudivorisme.
Observe sur toi-même : The proof is in the pudding! (dont j'aimerais trouver une traduction en français, d'ailleurs)
Q. Et les fruits en dehors des repas ( qui est une aberration pour les allopathes, mais que je suis depuis ma visite chez un naturopathe) ?
R. De mon expérience, c'est un acte liturgique et qui, à ce titre, n'est pas inutile lorsqu'on veut prendre sa santé en charge. Liturgique car, après interviews et observation: 30% des personnes témoignent ne digérer les fruits qu'en dehors des repas, 30% après un repas et 30% n'importe quand et 10% sont des exceptions qui ne digèrent même pas les fruits, sauf cuits ou oxydés à l'air. Faites l'essai sur vous même.
Q. Merci pour tous vos très bons tuyaux ! Une personne m'a parlé ce week-end du régime des groupes sanguins. Je sais que vous aviez abordé la question lors du salon Valériane de Namur mais ne me souviens plus bien de ce que vous en avez dit, si ce n'est que c'est une approche mais qui n'est pas à suivre à 100% ??!! Merci d'avance pour les informations que vous pourrez me communiquer à ce sujet.
R. En quelques mots, ce qui semble très utile dans le fameux régime des groupes sanguins est de s'inspirer des "allergies retardées" par groupe sanguin que Peter d'Adamo a observées sur le terrain. Voir l'article de Cuisine Nature à ce sujet (téléchargement libre). L'approche de d'Adamo est parcellaire: ôter un aliment agressif n'est qu'une partie d'une stratégie personnelle, et non une fin en soi. On retient deux principes: groupe 0 = ne brûle pas bien les farineux et sucres, mieux ressourcé par les sources animales; groupe A = ne brûle pas bien les laitages, OK pour farineux complets,, mieux ressourcés par les sources végétales. Et encore, ce n'est qu'une supposition que je dois évaluer face au réel.
Q. Après avoir lu toutes les questions-réponses du site, je me pose la question suivante : est-ce que les jus de fruits UHT sont aussi mauvais pour notre "tuyau" ?
R. Cela dépend qui les consomme (quelle santé, quelle fragilité?) dans quelles quantités. Et quels jus pasteurisés: bio, berlingots tout venant, pommes du verger de votre oncle... Difficile de répondre sans plus de précisions.
Q J'ai lu avec intérêt le livre de Pallardy que vous conseillez en conférence: "Si cela venait du ventre" , et l'auteur en question déconseille entr'autres le miel aux personnes souffrant de ballonnements.J'en consomme beaucoup le jour où je jeune( ce qu'il déconseille aussi d'ailleurs- mais, moi je m'en trouve bien, je ne suis plus affamée 2 heures après le repas les autres jours, comme avant) par quoi puis je donc remplacer le miel -dans la tisane?"
R. 1. La fameuse méthode de Pallardy est une synthèse intelligente entre la naturopathie et les techniques asiatiques. Rien de radical, si ce n'est son bon sens. Il vient (2003) de publier "Vaincre fatigues, stress, déprime et protéger son coeur" dont j'ai fait une recension critique et bienveillante dans Cuisine Nature. Je le conseille parce qu'il est très médiatisé, cela conforte les lecteurs face à ma posture de petite profane curieuse.
Et surtout parce qu'il pratique avec bon sens ce qu'on attendrait de tout thérapeute, médecin ou ostéo: conseiller au patient de revoir l'alimentation, de respirer, de masser ces pauvres zones marécageuses AVANT de prendre des petits potiquets. Il médiatise ce que Kousmine disait et pratiquait il y a quarante ans: les intestins produisent la moitié des cellules immunitaires et sont en lien avec le cerveau. Je ne comprends pas pourquoi tous les praticiens ne suivent pas au moins quelques uns de ses conseils pour leur patients.
2. Comme beaucoup de naturopathes, il répète certaines incantations, dont l'histoire du miel. Heureusement qu'il n'est pas parfait, il nous refilerait des complexes! Le miel doit surtout être de source garantie miel. Ce n'est pas un effet de style: la législation autorise en effet une grande part de sucre ajouté dans les miels tout venant; or le sucre est un tout grand fermentant. C'est pourquoi on insiste toujours: du miel bio ou de chez l'apiculteur, en direct.
Les sucres du vrai miel sont les seuls (avec les fruits) à ne pas demander d'enzymes intestinaux pour être digérés. Or, chez les personnes à l'intestin défaillant, ces enzymes sont souvent râpés en même temps que la paroi intestinale. Les personnes au goût sucré peuvent au moins se faire un tout petit peu plaisir sans se faire du mal en consommant du miel en hydromel. Comme témoins, je cite à la barre les dizaines de milliers de personnes qui ont soigné une maladie autoimmune dévastatrice de l'intestin comme crohn ou recto colite hémorragique (si je détaillais les effets que j'ai eu, c'est bien pire que "quelques ballonnements") avec la méthode des glucides simples d'Elaine Gottschall où le seul sucre autorisé est le miel.
Par sécurité, pour conforter les gens dans leurs croyances et surtout ne pas couper les ponts avec leur naturopathe, je n'ai intégré dans la cure anti-fatigue que le miel en hydromel en dehors des repas car là au moins les naturos reconnaissent qu'il est anodin. Mais hors cure, si vous avez pu déterminer qu'il vous convient, c'est dommage de se priver d'un tel atout thérapeutique sur la foi de rumeurs, non?
Comment juger un miel? Très difficile puisque législation hyper souple pour le producteur. Le bon sens quand on n'a pas le temps d'interroger en direct un apiculteur passionné: étudier les affirmations imprimées sur l'étiquette d'un tout bon miel puisqu'il traduit la posture commerciale de l'artisan. Exemple: je lis sur un pot de miel d'acacia bio:
- "les maladies des abeilles sont uniquement traitées de façon naturelle"
- "les abeilles hivernent au moyen de leur propre miel"
- "les alvéoles et autres éléments de la ruche ne sont pas traités chimiquement"
- "la récolte est réalisée de manière naturelle"
- " le miel est extrait par centriguation à froid"
Devinez ce que font les autres producteurs au miel... Faites le même test sur une toute bonne huile d'olive (bio parce que les producteurs ont tendance à faire la morale aux autres et à exprimer leur avis partout, j'adore ça).
3. Si ce que vous dites traduit bien son attitude sur le jeûne: il peut chanter ce qu'il veut le petit Pierre, d'autant plus que comme beaucoup de gourous il n'écoute que lui-même... Formidable ouverture que ses bouquins, merci le petit gars, mais il pourrait moduler, par exemple en écoutant ses maîtres chinois (qu'il ne cite pas, évidemment, sinon ce ne serait pas "ma" méthode à moi tout seul que je l'ai inventée -; je fielle, mais bon, c'est ma nature). Que dit la tradition chinoise? "Le jeûne est bon pour certains, pas pour d'autres"! Que dit madame Tatouille: "il n'y a que toi qui sait". Si tu ne fais pas l'essai, tu ne sauras pas. Si ça te réussit, c'est que c'est bon pour toi.
Fallait-il tant d'études pour en arriver à ce simple bon sens? Un jeûne d'un jour ne peut faire que du bien. Les désastres déjà observés l'ont été sur des personnes qui, maladaptées, ont pratiqué un jeûne de plusieurs jours, si pas semaines. Dans votre cas, je me rappelle que vous avez choisi de jeûner un jour par semaine pour mettre le système digestif au repos et tâcher de contourner ces infectes migraines. Et que ça vous soulage, alors hein bon...
4. Ballonnements. Comme me l'a appris mon passage par la méthode des
Glucides Spécifiques , les ballonnements intestinaux sont essentiellement
explicables par l'irritation de la paroi intestinale lors de la
malabsorption d'aliments riches en
1/ saccharose (sucre & C° et tous les substituts)
2/lactose (produits lactés frais, mais pas les fromages affinés ou le
beurre)
3/ maltose (TOUS les féculents, snif, snif, y compris complets si pas
surtout complets).
J'ai intégré ces notions dans la cure anti-fatigue. Le Régime des Glucides Spécifiques adaptée en phases est détaillé e dans un de mes prochains livres. La remise sur pied d'un système qui a défailli prend plus que les quinze jours de la cure. En moyenne c'est six mois. Chez moi, ce fût un an très strict, mais j'ai ainsi pu juguler une rectocolite dramatique sans aucun médicament. Chez les plus lents: deux ans. Une seule exception sur dix mille selon le dr Lutz: huit ans.
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