13.10.2020 Je vise ici à comprendre comment accepter, sans se ronger les sangs, des décisions gouvernementales qui nous semblent totalement hors sol. Je ferai un petit détour par le hors sol des réseaux sociaux. On discutera d'une vie en labyrinthe de verre.
Billet inclus dans le dossier "Le circus virule (ou ce que le covid-19 est venu nous dire"), amorcé début 2020. Répertoire "non-food" de ce site. Je mets ma casquette de Jiminy Cricket, comme pour le dossier à charge contre les Gafam. Je transfère certains des billets écrits en brouillon sur fb pendant le confinement. On les retrouve via le sommaire.
Ce billet cadre avec mon dossier actuel, dont le titre est « Le circus virule », mais dont le contexte est « Ce que le corona est venu nous révéler de notre humanité « . Je ne suis ni médecin, ni psy, ni politologue (tous domaines que j’aborde dans le dossier), mais je suis un humain. Je m’arroge donc le droit de gloser sur l’humanité et son évolution.
Les réseaux sociaux nous enferment dans nos certitudes, ce sont des pièges à mental désarçonné par la complexité du monde.
Chacun se retrouve seul, ou avec de très rares personnes, dans un labyrinthe de verre, séparé des autres par des parois transparentes.
J’ai choisi en illustration une photo du labyrinthe de verre que, Bruxellois, nous connaissons à la Foire du Midi (source : https://www.glasi.ch/fr/voir/l-unique-labyrinthe-en-verre-de-suisse), c’est celui qui s’approche au plus près de l’image que j’ai voulu creuser ici.
On ne se rend pas compte que ces parois séparent des mondes parallèles, où la réalité diffère parfois fortement. L’un sera sûr de son fait à 100% quand il traite du protocole Raoult («pas de preuve»), l’autre se fiera à une autre réalité («voir tous les pays qui, etc.»).
Chacun se voit au travers de ces parois, mais ne se rend pas compte qu’il parle presque une autre langue que son vis-à-vis. Et se pose en détenteur absolu de vérité, avec une foi d’enfant naïf. A 65 ans je n’ai encore jamais eu la chance de voir en direct chez un adulte cette absolue certitude, car le dialogue permet toujours des ouvertures. Sur le net, en revanche, on «munique», on ne co-mmunique pas (c’est là qu’on rejoint le dossier « nos élus » qui, eux, muniquent en permanence, en ligne ou en direct). Je souris chaque fois que je rencontre ces équivalents digitaux des prédicateurs américains. Ah, s’ils savaient comment leur discours est reçu de ce côté-ci de mon écran, là où ils semblent baigner dans une assurance parfaite d’être dans le bon droit...
L’image des parois de verre et de l’autre réalité me vient de mon propre passé d’enfant atypique: j’étais souvent punie à l’école pour ne pas avoir écouté. En fait j’écoutais, mais j’entendais du bruit sortir de la bouche de la maîtresse, comme les sons qu’on entend lorsqu’on nage au fond de l’eau. J’essayais de toutes mes forces de comprendre: impossible. Conclusion: «l’enfant ne fait pas d’effort, en retenue, n’a pas obéi» et tout le toutim.
Ce n’est qu’adulte que j’ai compris que j’étais dans un couloir parallèle... tout simplement. Merci de ne pas appeler l’ambulance avec une camisole de force. Je n’ai plus eu ce phénomène depuis mes 30 ans.
Les promasques, les antimasques, les proRaoult les antiRaoult sont, pour moi, tous dans le même bateau, enfermés dans une bulle où ils n’entendent que leur propre écho. Le but de mon dossier sur le site , désormais assez nourri, est de proposer de multiples portes d’entrée pour que chacun, calmé, apaisé, hors réseau social, puisse comprendre qu’il existe une autre façon de voir le réel.
Le but idéal (ah, le rêve) serait que des éducateurs populaires s’emparent de certains contenus pour en extraire des ateliers concrets : lecture des medias, décodage du cerveau et des biais cognitifs, autonomie de pensée, esprit critique.
Ce corona et tout le cirque qu’on a fait autour de l’épidémie ont provoqué un tsunami intérieur chez les Occidentaux. Ils sont une occasion idéale pour commencer à accueillir l’autre dans son authenticité, dans sa vision du réel, au lieu de vouloir à tout prix que tous, à tout moment, soient de notre avis. Quelle perte de biodiversité ces réseaux sociaux ont-ils provoquée! Dramatique....
Dans la même foulée, envisageons une autre façon de comprendre les décisions gouvernementales. Si cette vision pouvait vous apaiser comme je l’ai été dès que je l’ai compris !
Je fais partie de ceux qui cherchent, comme l’écrit le professeur Perronne, quelle erreur les autorités n’ont pas commise depuis sept mois. Je me félicite d’avoir un esprit rationnel, critique envers soi et envers tout, compassionnel envers les plus démunis. Pour ce type de mental, les décisions officielles sont iniques et cyniques, depuis avril en tout cas (laissons du jeu en mars pour le doute du début….).
Or, on voit bien que notre institutrice en chef (ou notre patronne de superette, choisissez ce qui vous plaît) était convaincue du bien-fondé de ses choix, était choquée qu’on ose prétendre que nous étions face à des mensonges d’état. Par un heureux hasard, la premier ministre nommée à la faveur du gouvernement d’urgence est une grande naïve, contrairement à certains de ses collègues, foncièrement cyniques, comme notre ministre de la santé.
C’est cette naïveté de notre premier ministre qui a fait passer la pilule : elle y croyait tellement que le public belge, dans sa majorité, l’a suivie dans cette virevolte d’erreurs de jugement.
Elle-même et son gouvernement ne sont pas des comploteurs : ils vivent dans un labyrinthe de verre différent du mien et de celui des lecteurs qui partagent mon analyse, parmi lesquels j’ai le tout grand plaisir d’accueillir de grandes pointures du monde de la santé comme Perronne, Toussaint, Jean-Dominique Michel, Raoult, Pascal Sacré pour ne citer que quelques francophones.
Face à ces interlocuteurs vivant derrière une autre paroi de verre, nous parlons dans le vide (dans le co-vide ? vu que le ressenti doit être en miroir chez eux), nous sommes face à des sourds.
Je rejoins ici la vision de Philippe Guillemant, exposée dans d’autres billets (vidéo) et ci-dessous (texte profane, de vulgarisation validée par Guillemant lui-même). Vision où il expose que le passé bouge encore et que plusieurs futurs essaient de se manifester aujourd’hui. Libre à nous d’orienter leur manifestation par notre façon d’être au monde. Une phrase pour résumer un discours d’une complexité infinie. Rendez-vous sur sa page fb ou mon résumé ici https://taty.be/articles/CVD_guillemant2000702.html, pour explorer plus avant ce discours subtil.
L’humanité a dû vivre auparavant de tels chocs entre temporalités diverses, mais l’Histoire ne nous en a pas laissé de traces. Par manque de conscience des scribes, j’imagine. Ma passion histoire depuis l’adolescence m’a permis de comprendre que les historiens ne relatent qu’une version très biaisée des évènements, en général la vision « festin des puissants ».
Je suis convaincue que les élus sont dans un autre plan de la réalité. Hélas! Raison pour laquelle je n’ai pas manifesté, je n’ai pas écrit à Sophie pour exposer ma rage de citoyen humilié, bafoué, nié.
Dans leur petit labyrinthe de verre, tout fait sens, car il y a un but (que je n’ai pas encore compris).
Dans le mien, rien ne fait sens car rien n’est rationnel, les chiffres sont pipés, les statistiques sont torturées, les mensonges sont quotidiens, les besoins des petits et des démunis sont encore plus bafoués que ceux du citoyen lambda. Pensons au massacre des innocents (les masques dans les écoles, ce qui continue à m’indigner de cynisme), pensons au senioricide et aux formes de confinement inhumaines encore en été, dans les maisons de retraite. Pensons au ravage économique. Je fais court, vous connaissez tous les effets désastreux du confinement aveugle et des décisions antisociales autour du corona.
Les élus seraient aussi sourds à mes suppliques que le sont certains non-questionneurs du récit médiatique que je croise en ligne. Quand ils s’expriment sur le corona et les mesures, on dirait qu’ils n’ont plus de feedback sur leurs propres compétences, ils s’y croient vraiment: ils ont reçu un message de dieu, il n’y a qu’un dieu et c’est le leur - souvent le dieu du scientisme et du matérialisme ...
Ils se mêlent de statistiques, d’épidémiologie alors qu’on n’y connaît rien en tant que profanes. Et affirment d’un ton péremptoire des vérités absolues qu’un véritable scientifique n’oserait jamais émettre. Ce dernier parlerait au conditionnel avec des «dans l’état actuel des connaissances, on peut émettre l’hypothèse que...».
Ces internautes si insécures qu’ils doivent prier un nouveau dieu sont évidemment perturbés par les athées, les agnostiques, les animistes et autres non-croyants-au-scientisme qu’on peut rencontrer dans la mouvance que je représente. Car ceux-ci n’ont pas ce besoin de refuge religieux. Et la boucle est bouclée, on revient au thème que j’ai souvent exploré ici : on vit une guerre de religions.
Fin de la parenthèse où il m’a plu de griffer les cruches et les cruchons du moment, parmi lesquels de notoires journalistes. Hélas ! Le corona a rabouillé la vase au fond de chacun et remonté de telles angoisses que le cerveau est submergé de terreur, même dans les medias.
Dès lors que vous comprenez que nous vivons dans des réalités différentes, vous garderez le peps pour vous révolter, mais vous n’en ferez plus un ulcère. J’espère!
J’ai choisi de publier maintenant la vision du labyrinthe de verre et des réalités parallèles parce que j’en avais le temps mais aussi parce que, chers amis, apprêtez-vous à de nouvelles brutalités citoyennes sous peu. La vision que je partage vous aidera peut-être à mieux supporter ces aberrations.
Mon double temporel m’a soufflé que le 28 octobre en Belgique nous allons à nouveau être confinés pendant une semaine. Pour quelle raison, je ne sais. Pour faire de nouveau passer en force des décisions peu aimées, comme la 5G en mars ? « Ils » ont leurs raisons…
Pourquoi cette semaine-là et une seule semaine ?
Parce que les enfants sont désormais une variable économique : à confiner hors congés scolaires, les élus auraient chatouillé les entreprises qui auraient dû libérer leur personnel pour qu’ils puissent garder leurs enfants. En congé scolaire, la garde est déjà organisée. Je m’apprête aussi à être confinée pendant les congés scolaires de Noel.
Nous ne sommes pas aux mains de fous, mais bien de décideurs qui vivent dans une réalité parallèle. Je continue à pester contre les effets de leurs erreurs de discernement, effets délétères surtout pour les plus démunis (oh Taty, tu fatigues à toujours penser au collectif...). Je ne désespère pas que cette réalité se dissolve petit à petit, et eux avec. Patience. Si nous sommes assez nombreux à quitter la peur et la rage, et à entrer dans le cœur et la compassion pour le collectif, dans une vision plus positive du futur, qui sait si Guillemant n’a pas raison et si nous ne pouvons pas changer la texture des dimensions temporelles ?