5.5.2021 Antigone existe, je l'ai rencontrée: écouter Barbara Stiegler, à nouveau magistrale, dans sa récente entrevue chez Thinkerview. Pas un mot, pas une attitude, pas une réaction à changer. Rigueur et coeur, quelle leçon!
Billet inclus dans le dossier "Le circus virule (ou ce que le covid-19 est venu nous dire"), amorcé début 2020. Répertoire "non-food" de ce site. Je mets ma casquette de Jiminy Cricket, comme pour le dossier à charge contre les Gafam. Je transfère certains des billets écrits en brouillon sur fb pendant le confinement. On les retrouve via le sommaire.
Antigone existe, je l'ai rencontrée: écouter Barbara Stiegler, à nouveau magistrale, dans sa récente entrevue chez Thinkerview ci-dessous (fin avril 2021). Pas un mot, pas une attitude, pas une réaction à changer. Rigueur et coeur, quelle leçon!
Elle nous invite à revenir au réel, parole bien précieuse en ces temps de délire virtuel.
Avec grand art elle démonte les intentions profondes du gouvernement de Macréon.
J'admire ces chercheurs enseignants qui bossent, qui connaissent leurs dossiers et qui acceptent la médiation visuelle. La plupart des "experts qui passent dans le poste" sont si préoccupés de leur image qu'ils en oublient de travailler.
Rares sont les intellectuels qui ont osé questionner la "crise sanitaire" en public. Gloire à Stiegler. On n'imagine pas l'isolement, la réprobation qu'elle a dû subir.
Son père Bernard Stiegler avait cru voir en Thunberg une Antigone moderne (sans avoir perçu que cette pauvre enfant n'était qu'une manipulation médiatique, honte à ses parents).
Il n'avait pas regardé plus près de lui: c'est sa fille Barbara qui est une Antigone moderne.
J'aime particulièrement son discours sur le pragmatisme politique, au-delà des grands mots et de l'attente du grand soir.
Le titre de l'entrevue est curieux et ne reflète pas son discours, mais le voici: "Démocratie : Épiphénomène historique, sécession des élites ?"
Ajout 2022. Background BS: Barbara Stiegler est professeure de philosophie politique à l’Université Bordeaux Montaigne. Vice-présidente du Comité d’éthique du CHU de Bordeaux et membre du conseil de surveillance de l’Agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine, elle est l’auteure de "Il faut s’adapter. Sur un nouvel impératif politique" (Gallimard, 2019) et de "Nietzsche et la vie. Une nouvelle histoire de la philosophie" (Gallimard, 2021). En collaboration avec François Alla et un collectif de chercheurs et de soignants, elle a publié un premier Tract sur la crise sanitaire : "De la démocratie en Pandémie. Santé, recherche, éducation" (2021). "Toujours avec François Alla, elle publie le Tract "Santé publique année zéro" (Gallimard, 24-03-2022), qui revient sur la crise épidémique, du premier confinement de mars 2020 à aujourd'hui. L'occasion de corriger les malentendus et les accusations qui ont suivi "De la démocratie en Pandémie. Santé, recherche, éducation" et selon lesquels elle aurait défendu la démocratie au prix de la santé. "Il faut se demander ce qu'est la santé publique", souligne Barbara Stiegler. Car s’est progressivement installée dans les esprits l’i dée que si notre démocratie avait été suspendue, c’était pour notre santé et pour la santé publique. Par un retour historique sur les cinquante dernières années, les auteurs montrent qu’il n’en est rien. La charte d’Ottawa signée en 1986 et les combats des années Sida valorisaient une conception de la santé publique émancipatoire, où le partage des connaissances entre patients et soignants était de mise. Aujourd’hui, c’est une conception libérale transformant le patient en acteur et le responsabilisant - le culpabilisant aussi - qui triomphe. Ainsi, nous dit Barbara Stiegler, la loi dite "Kouchner" de 2002 qui prévoit un consentement libre et éclairé du patient a été " tout simplement suspendue" lors de la crise du Covid-19." (extrait La Grande Table, France Culture, 31.3.2022)
Lire aussi pour un léger bémol: "Barbara Stiegler membre de l'Eglise de Vaccinologie? "