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taty lauwers

cuisinez selon votre nature

en quête d'un devenir-soi nutritionnel

Cancer: pourquoi l'étudier AVANT d'être malade

20.4.2025 Je l'accorde, c'est vraiment très contre-intuitif de s'intéresser à un thème aussi anxiogène quand on est en (relative) bonne santé. Courage! C'est le premier pas qui compte... Quelques raisons pour ce faire.

Je l'accorde, c'est vraiment très contre-intuitif de s'intéresser à un thème aussi anxiogène quand on est en (relative) bonne santé. Courage! C'est le premier pas qui compte...

Quelques raisons pour ce faire, en trois points.

Ce n'est qu'en bonne santé que vous pourrez être attentif à vos signaux personnels, vous écouter vraiment, tester, vérifier à plusieurs reprises :

* si un changement d'assiette impacte vraiment votre bien-être, si la méditation ne vous conviendrait pas, au premier chef

* si l'alcool perturbe votre sommeil (et quelle dose d'alcool)

* si le sport intensif vous convient, si une méthode plus douce ne vous sied pas mieux (jusqu'au qi-gong, la version "santé" du taï-chi)

* si vous êtes réactif à l'un ou l'autre élément de l'environnement, qui entretient des inflammations chroniques chez vous et pas chez votre voisin

etc.

Dès que vous serez affaibli par une maladie autoimmune, un problème cardiaque grave, un cancer, macache le retour sur soi! Adieu l'élan de biohacker sa biologie propre (biohacker: étudier en dehors des clous conventionnels, en autonome)... Car on est alors trop fragile, l'inflammation est trop présente et brouille les pistes.

Si vous doutez de votre écoute personnelle, attendez un coup de stress, un petit rhume, une angine ou une grippe pour amorcer des tests sur vous-même. Dans ces cas de flambée, on voit très vite les résultats d'un changement d'hygiène.

Pourquoi ne pas se fier à un coach ou à l'analyse d'études scientifiques sur l'impact de l'alcool sur le sommeil, par exemple (point 2 ci-dessus)? C'est que le coach, typiquement (je n'ai pas rencontré d'exception pendant 30 ans) vous recommandera ce qui lui a fait du bien, à lui, personnellement. C'est humain et dieu dit que c'était bon. Mais ça ne fait pas votre affaire...

Les études scientifiques: 3ème 4ème sous-presse de ma part, nous, profanes, sommes à même de lire le contenu de l'étude, mais nous n'avons *aucune capacité* à le décoder ni à juger de la pertinence du choix de l'équipe et de la méthodologie, du sérieux du Journal, etc. On ne peut que relever la référence et l'envoyer à un ami pro de la biochimie. Notre ami médecin par exemple. Votre médecin aurait ces talents, mais il lui faut (de l'avis d'un ami chercheur médecin) QUATRE heures pour juger d'UNE étude, autant de temps par source mentionnée dans l'étude! Imaginez que nos amis communs mettent 30 secondes à lui envoyer la référence de l'étude en question: "regarde, j'ai la preuve que....". Si le médecin n'est pas chercheur, dites-moi lequel trouvera tant d'heures par étude pour investiguer dans un dossier qui couvrira une centaine d'études sérieuses (66 résultats dans pubmed sur "alcohol and sleep-related problems")? soit a minima 200 heures - et encore! s'il sélectionne...

Je prends comme illustration des pros de la biologie qui dépiautent les études à notre place: en route pour le blog de l'excellente équipe de Nutriting - https://www.nutriting.com/conseils/alcool-et-sommeil . Si vous lisez leur article, vous comprendrez que cela m'amène au point suivant:

Consulter la littérature scientifique, telle que dépiautée par des pros du domaine (Nutriting, ici), équivaut à aller à la messe le dimanche: on y entend un discours convenu, cadré par une doxa fermée, discours qui rassure mais qui n'offre qu'une vision très parcellaire du réel. C'est le cas encore aujourd'hui: alors que les visions sur le terrain changent vers plus d'holistique en santé, les études semblent basées sur une vision mécaniciste de la physiologie. Et c'est bien normal: notre société postmoderne valorise la quantification, les grammages, les statistiques. Or, l'holistique ne s'y prête pas. Cette littérature se concentre donc sur des détails chiffrables, qui, à ce titre, se prêtent magnifiquement bien à des més- ou sur-interprétations. Voilà qui ne fait pas notre affaire individuelle: "moi, je veux savoir si je peux prendre un doigt de cognac avant d'aller dormir".

J'ai un scoop pour vous: aucune étude ne vous donnera la réponse. La littérature vous aidera à *penser* le problème, c'est un grand pas. Mais, par force, les études sont menées sans prendre en compte la singularité de chacun. Elles gèrent les sujets en troupeau (en "cohortes"), pour les besoins de chiffrabilité. Et vous n'êtes pas plus que moi du bétail! Notre environnement de stress change, les saisons aussi, notre état de santé fluctue. La relation à l'alcool et au sommeil varie aussi selon ces facteurs. Il est des situations où le "petit doigt de cognac" équivaut à une longue méditation: chez moi, par exemple, sa consommation débranche l'orthosympathique quand il est dominant, et me met en état parasympathique idéal au sommeil paisible - ce que je pourrais certes obtenir avec une demi-heure de méditation, mais je ne suis pas une sainte: entre un petit verre et trouver une demi-heure au calme, sans qu'on me dérange, le choix est vite fait. Bien sûr, mon foie fragile depuis toujours n'est pas en demande, ça le fatigue; mais je compense le lendemain en ne mangeant pas de chocolat. C'est ainsi que je négocie avec mon corps, que je connais désormais mieux que quand je vivais comme un rat de labo, tournant à vide dans sa petite roue. Voilà ce qu'on ne lira pas dans un étude, ce qu'on n'entendra pas chez un coach santé...

Je vous invite donc à prendre du temps, une semaine par-ci, une semaine par-là, pour faire des expérimentations sur VOTRE biochimie personnelle...


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