taty lauwers

cuisinez selon votre nature

en quête d'un devenir-soi nutritionnel

Vitamine D: le récap' - jouer avec les interventionnistes ou avec l'équipe du bon sens?

5.11.24 - revu 18/7/2025 . La cohérence entre les pensées et les actes est quasi un médicament en soi. En prévention de rechute de cancer, à titre perso, je ne supplémente pourtant pas en vitamine D, car cette mode ne correspond pas à ma vision de la santé et du vivant. Considérez-moi comme une empiriste non-réductionniste. Illustration de cette philosophie de vie: le regard d'une profane sur l'utilité du dépistage et le recours à des seuils critiques réévalués récemment ainsi que l'inocuité de supplémenter des organismes fatigués - ces derniers étant quasi ma spécialité ;)



Prévenir une rechute de cancer par la diététique
une vision selon les profils biochimiques
(dossier 2017)

Le pitch: Supplémenter en très hautes doses de vitamine D est de l'allopathie verte et n'est pas la pratique holistique qu'on attend des thérapeutes alternatifs - Considérer une carence en vitamine D dans le sang se fonde sur des taux-planchers qui sont discutables - La vitamine D chute en cas d'inflammation, c'est un marqueur, ce n'est pas une demande de pilules - La "vitamine" D est aussi une forme d'hormone, on n'en prend pas comme on prend un bonbon.- Les médecins et biologistes conseilleurs sont victime de la "pensée de groupe" si humaine, levier de rêve pour les lobbies - Les études scientifiques d'intervention sur les humains ont toutes eu des effets neutres ou néfastes - La supplémentation peut provoquer des dégâts sur la santé osseuse et déprimer l'immunité.
Continuez à jouer à la surcomplémentation en vitamines inutiles si ça vous chante. C'est une mode. Rien d'autre. Je n'ai jamais suivi les modes. Je partage donc ceci pour tous les lecteurs profanes qui, comme moi, sont très prudents face aux modes en nutrition et en nutrithérapie et qui s'informent sérieusement avant d'avaler quoi que ce soit. S'habiller de rose parce que Barbie est à la mode n'a pas grand effet, si ce n'est esthétique quand le rose ne vous va pas. Se supplémenter à l'aveugle, sans s'informer, peut dérégler à moyen et long terme des mécanismes subtils de la physiologie.

Sommaire
  1. Intro, mise en contexte
  2. Allopathie verte
  3. Les bases
  4. Les études scientifiques étayent-elles l'utilité d'une complémentation en vitamine D?
  5. Un avis de praticienne: pourquoi tant de gens se supplémentent?
  6. Faut-il complémenter en vitamine D pour les maladies chroniques, dont le cancer?
  7. Distorsion presse/études
  8. De hauts taux de complémentation sont immunosuppressifs, chez Amy Poal
  9. Quel est le "bon" seuil? par le docteur Tello, Harvard Medical School
  10. Le concept de carence en vitamine D est erroné, chez Amy Poal
  11. "Je suis carencé": c'est si sûr? (ou quand le dépistage devient irrationnel)
  12. Quelques effets de bord? chez Ghislaine Gerber, professeur de micronutrition
  13. Le soleil suffira, merci
  14. Selon mon médecin...
  15. Des sources en français pour les amateurs de supplémentation
  16. Un vrai pro de la nutri, Chris Masterjohn chez Weston Price Foundation
  17. Que faire?

La première partie du dossier en cours traitait de l'assiette optimale pour prévenir une récidive de cancer, vue selon les profils biochimiques. Ce second chapitre envisage les compléments alimentaires et le choix de posture médicale. Non seulement les seuils critiques de vitamine D semblent surévalués, mais des populations classées "carencées" ou carrément "déficientes" sont en très bonne santé. Par ailleurs, la supplémentation ne semble pas donner les effets voulus, parfois même elles provoque des effets indésirables. Une personne autonome, en recherche de santé, consciente de la dérive hypermédicalisante, qui veut se réapproprier les manettes de son bien-être, a le droit de se questionner. Pour terminer le préambule du dossier, sur les dépistages systématiques: meilleure et plus efficace que le dépistage est la prévention, ce que j'expose dans le dossier conjoint.

Ne lisez ce qui suit que si vous êtes prêt à penser votre rapport à la médecine et à l'appropriation de son propre corps, c'est-à-dire à l'autonomie en santé - comme je l'ai abordé dans le billet sur la némésis médicale. En effet, les infos que je partage comme os à ronger sur le sujet peuvent déstabiliser un lecteur peu aguerri, qui croit encore en l'infaillibilité de "la science" en matière de vivant et en l'omniscience de la médecine. Billet à ne pas mettre en toutes les mains.

Ce qui suit vaut pour toutes les maladies chroniques, que le cancer est devenu. Penser son rapport à la complémentation est particulièrement crucial pour les victimes ou survivants de cancer. En effet, dans le monde confus où nous vivons, le lecteur-chercheur est vite perdu parce qu'il a mal, qu'il a peur et qu'il ne sait plus qui écouter:

  • soit il écoute son cancérologue, qui lui dit que les produits naturels sont de la poudre de perlimpin;


  • soit il est influencé par un coach autoproclamé, un youtubeur, qui en totale inconscience prétend qu'on peut arrêter toutes les médications pour se fier uniquement à ses solutions naturo, comme le jeûne hydrique;


  • soit, la juste mesure à mes yeux, il s'intéresse à l'oncologie intégrative telle que représentée par le docteur Jean-Loup Mouysset, auteur de l'ouvrage "Oncologie intégrative - Du cancer vers la santé" chez Dangles et responsable d'un Centre Ressources dans le Sud de la France (billet à venir sur l'oncologie intégrative)
    mais! mais! il doit aussi tempérer certains élans de cette mouvance (je pense à l'ineptie de consommer du soja dans le cas de cancer).

  • soit il est fatigué de son 3è cycle de chimios en 5 ans et cherche des idées alternatives, qu'il trouve au principal chez des profanes. Je prends pour exemple Jane McLelland (auteur de Affamer votre cancer, chez Thierry Souccar éditions) ou Joe Tippens (Américain survivant miraculé d'un cancer grave, grâce à un antiparasitaire).
    En toute bonne foi, ces profanes de chez profanes (un diplôme de kiné pour Mclelland n'en fait pas un médecin ou un chercheur) proposent un arsenal de médications et de compléments alimentaires qui peuvent terrasser un boeuf!

Reconnaissons qu'il y a de quoi y perdre son latin... Or, je pense que ce n'est qu'après avoir pensé, au calme, son propre rapport à la médecine qu'on peut discerner et trier le bon grain des givrés.

Je  sème ma petite graine : réévaluez le discours autour de la vitamine D, sur la base de faits, et pas de rumeurs, fussent-elles propagées par des praticiens de bonne volonté mais mal informés. Je suis consciente que, vu qu'il s'agit d'une mode, personne ne me suivra et que les « experts » continueront à prescrire ou conseiller des complémentations sauvages.

Qui veut faire l'ange fait la bête, mes amis. Pendant 20 ans, mon boulot en nutrition a été de récupérer des personnes fragilisées par des thérapeutes hyper-interventionnistes en compléments, dont la vitamine D. Ils avaient le foie et parfois les reins bousillés (sans parler du budget considérable).

Beaucoup d'entre ces mangeurs étaient devenus des "canaris de passage" comme je les appelle, càd des personnes aux voies de détox' du foie abîmées - alors qu'ils étaient relativement bien-portants avant de commencer ces protocoles.
 

Je  ne vise pas la polémique avec les conseilleurs. Je souhaite prévenir les mangeurs face à des complémentations qui ne prennent pas en compte les fragilités potentielles chez des personnes ni jeunes ni sportives (la majorité d'entre nous,) - prescriptions qui sont faites par des non-cliniciens, en toute bonne foi. Prudence! Ces "vitamines" sont des produits de synthèse, une charge pour le foie et les reins. Le soleil et une alimentation ancestrale suffisent en général à combler les besoins. C'est trouver la source d'inflammation qui est un parcours du combattant.

Au passage, un petit rappel pour les néoarrivants: très peu d'études actuelles en nutrition-santé à ma connaissance sont exemptes de biais majeurs en matière d'idéologie. L'un, végane (Chris Gardner, grand chercheur) veut démontrer que son régime est le meilleur. L'autre (Willett, Harvard, connu aussi) déploie l'agenda de Davos qui veut mettre toute la planète à l'évitement des chairs animales (lire tout mon dossier Qui a machiné le boeuf bashing?" (https://taty.be/bash/). Le dernier croit que le boeuf fait du tort à la planète. Etc etc.

A chaque fois, je retrouve des idéologues et pas des chercheurs. Un chercheur en nutrition doit produire une étude qui vise le mieux-être des personnes, quelles que soient ses croyances propres.

En gros, je connais peu de gens qui gardent la tête froide dès qu'on doit traiter de nutrition ou de complémentation. Beaucoup croient qu'une vitamine (de synthèse) n'a pas d'effet secondaire, par exemple; et croient sauver à bon compte leur prochain.

L'allopathie verte

Je suis suivie par une médecin homéopathe, alors que je ne me soigne pas en homéopathie; seules les huiles essentielles et l'allopathie semble convenir à mon petit corps malade. Ce n'est pas un paradoxe: en fait je ne trouve de dialogue possible qu'avec les homéos. Même les médecins intégratifs ou fonctionnels me semblent hyperinterventionnistes. Qu'ils prescrivent tant et plus de vitamines ne me semble pas plus naturel que l'acte de prescrire de la médication conventionnelle: en résumé, ils agissent en allopathes verts.

En outre, le petit défaut de la médecine réductionniste est qu'ils veulent intervenir avant d'avoir compris les mécanismes. L'exemple de la vitamine D est édifiant, je le décllinerai ci-dessous.

Les habitués du bar connaissent déjà le thème d'une naturologie qui se comporte comme de l'allopathie verte "une maladie/une pilule, une carence/une gélule" - je l'ai abordé en partie dans le dossier Naturologie: la voie douce

Classiquement, la médecine conventionnelle prescrivait des médicaments pour contrer les effets d'une déplorable hygiène de vie. Désormais, on semble regarder à la source: y aurait-il carence en micro et macronutriments essentiels? C'est formidable comme avancée, mais curieusement, les médecins ouverts à cette nouvelle vision, ceux que je lis sur le net, semblent se préoccuper de la vitamine D seule, en oubliant les autres vitamines ou micronutriments. Or, ce n'est que dans un équilibre global et subtil que ces nutriments peuvent agir à bon escient.

Au surplus, j'aimerais souligner pour les néo-arrivants dans ce domaine de l'approche naturelle que la complémentation systématique n'était pas si courante chez nos grands maîtres. Je connais bien sûr la posture des nutrithérapeutes modernes sur l'indispensable consommation de compléments; mais j'ai aussi beaucoup lu Passebecq, Masson, Dextreit, Kousmine etc, les papies et les mamies de la naturopathie. Ils obtenaient de formidables résultats avec d'autres outils que les dépistages irrationnels et la supplémentation sauvage.

Ci-dessous une illustration avec les prescriptions si courantes de vitamine D.

Je ne m'émets pas ici des postulats personnels. Je me réfère à des pros qui ont les outils et le cerveau équipé pour dépiauter la littérature. Depuis 2000 environ, je lis avec intérêt Chris Masterjohn, devenu docteur en nutrition et resté rat de bibliothèque scientifique. Dès ses premiers pas en écriture, il a partagé de longs articles sur le site de la Weston Price Foundation, où il relativisait la doxa en matière de vitamine D. Voir la liste des articles, en fin de billet. Ci-dessous, je traduis une intervention d'un médecin de la Harvard Medical School. Et enfin, depuis 2025, j'ai l'honneur et le plaisir de lire les commentaires de Ghislaine Gerber, professeur de micronutrition, sur ma page fb. Elle m'a autorisée à reprendre ses interventions ici.

S'il faut résumer ma posture, action utile avant que vous ne preniez du temps à lire ceci: je suis une non-interventionniste, qui préfère donner des outils au corps pour qu'il se regénère plutôt que de le tenir la tête hors de l'eau à force de produits, souvent de synthèse. Pensons au dicton: "apprenez lui à pêcher plutôt que lui donner un poisson". Tous mes livres depuis 30 ans sont basés sur ce concept d'autonomie du mangeur.... et de son corps. Ce dernier ne demande qu'à se reconstruire et à sortir de l'inflammation chronique, le cas échéant. Il profitera pour ce faire de tous les petits outils bien pratiques: manger mieux mais moins, bouger, sortir au grand air le plus souvent possible, se prémunir de toutes les pollutions actuelles (résidus agricoles, cosmétiques, électrosmog, etc.), et, peut-être, quelques ajouts par périodes de cures, comme de l'huile de foie de morue pour le cas précis de la vitamine D.

Je reprendrai ci-dessous d'autres de mes interventions autour de la vitamine D, afin de présenter un tout cohérent. Vous pourrez ainsi mieux penser votre rapport à la supplémentation.

Les bases

Je ne fais pas un cours sur la vitamine D. J'imagine que tous les lecteurs savent l'importance d'un apport sain et équilibré en vitamine D naturelle: elle est appelée la « vitamine du soleil » puisque c'est de lui que nous la tirons au principal; et elle semble essentielle à la modulation immunitaire et à la santé des os. Une vraie carence en vitamine D, ce qui survient avec quasi toutes les autres, peut causer de la fatigue, de la dépression, ou une maladie cardiaque, des troubles osseux comme le rachitisme.

Un ami prétend que la vitamine D montre des effets anticancéreux et fait référence à l'étude de Chakraborti, 2011.

Je m'amuse à vérifier ne fussent que les premiers liens de cette première référence, je file donc chez Chakraborti: "Vitamin D as a promising anticancer agent", dans Indian Journal of Pharmacology (au passage, un auteur unique, dont je ne connais pas le ranking, dans une publication dont je ne connais pas la qualité non plus) ->


Je lis son propre lien vers onze publications qui justifieraient les propriétés anticancer de la vitamine D (soit ses liens 4 à 14). Toutes observent le lien entre un taux sanguin bas et le cancer, c'est une observation, pas une intervention. Seule UNE a évalué l'impact d'une supplémentation en vitamine D+calcium; et encore! ses résultats contredisent les autres ECRs vitamine D/maladie chronique ou cancer, qui quasi toutes ne montrent aucun effet de la supplémentation sur humains.

NB Randomized Control Trial: RCT = Essai Contrôlé Randomisé (ECR)
Voir la fin du billet, où je commente leur tableau. NB juillet: le temps que je retrouve mon analyse, un peu de patience, je fouille!

On comprend ces médecins qui veulent absolument nous supplémenter en vitamine D, car on observe depuis longtemps une corrélation entre un taux bas de 25(OH)D sanguin et des maladies chroniques ou le cancer. Selon la logique d'une médecine réductionniste, on a tenté la supplémentation. Les études d'intervention ont échoué.

Scoop: corrélation n'est pas cause, on le sait pourtant. Observer un lien entre deux éléments n'indique pas que A soit responsable de B.

On ne peut s'expliquer cet apparent paradoxe que si l'on sort de la vision étroite de la médecine réductionniste.
J'ai dégoté plusieurs explications qui, chacune, demande qu'on pense autrement que la pensée classique et conventionnelle "un symptôme/un médicament" (fut-il une vitamine "naturelle").

Le taux sanguin est la concentration en 25(OH)D, alors que la vitamine D active est 1,25(OH)2D, trop cher à tester. L'analyse sanguine est-elle donc fiable? Mon long billet Que penser de la supplémentation en vitamine D pour les épuisements chroniques ou « covid longs » envisage ce thème.

Sachant que la vitamine D est une forme de cicatrisant, un taux sanguin bas en 25(OH)D ne serait qu'un marqueur d'autre chose: il indiquerait un épuisement des réserves internes en 1,25(OH)2D, surstimulées à force de vouloir contrer une inflammation chronique à bas bruit (ou inflammation qui chante haut et fort si la CRP est aussi élevée). La solution n'est pas d'ajouter de la vitamine D artificielle, qui comme tous les compléments va fatiguer le foie et les reins. La solution est de calmer la sub-ou franche inflammation chronique.

Un bas taux de vitamine D sanguin est aussi considéré par certains comme un proxy pour une forme de scorbut de lumière naturelle: pas assez d'infrarouges (IR), trop de lumière bleue artificielle (LB). L'obligation européenne de passer des ampoules incandescentes (en partie IR) aux LEDs (pures LB) est en partie responsable. L'addiction aux écrans l'est aussi. Que dire de la vie urbaine en intérieur, sans exposition au soleil? Rappelez-vous les gamins des années '50 dans les films de Jacques Tati, courant dans les terrains vagues dès le retour de l'école, les jambes nues, en shorts. Imaginez les mêmes, emmitouflés par des mamans de bonne volonté, rester bloqués dès le retour de l'école (en voiture), face à un écran, dans une pièce éclairée aux LEDs. Les mêmes continuent l'addiction dans leur lit, zappant sur leur smartphone. Oh, le triste sommeil médiocre qui en découlera, peu récupérateur. Le sommeil est avec l'alimentaire et la lumière notre atout santé optimal.

La vie moderne est une vie hors sol, et nos corps n'y sont pas encore adaptés.

Bref, observer un taux bas de vitamine D indique aussi que la personne vit hors sol et ne se "nourrit" pas d'IR et de lumière naturelle. La solution serait simple: il suffit d'une demi-heure de promenade au grand air par jour, même en hiver, mais de préférence le matin (pour les IR). Même pas besoin d'acheter un appareillage cher, qui produirait des IR à la maison, ce qui est la dernière mode en anglophonie. Si on travaille à l'ordi, on peut le faire à côté d'une grande baie vitrée. Les IRs sont filtrés par ce verre, mais pas totalement. On aura sa petite ration d'IR ;)

On sait que la source principale de vitamine D provient des UVs du soleil. Or, tannés par la communication, on évite le soleil comme la peste ou on se tartine de crèmes solaires protection max, qui bloquent la synthèse de la vitamine D. Solution évidente: se réconcilier avec les bontés du soleil, sans pour autant se brûler la peau.Et encore! Aucune étude n'a pu établir de lien entre la fréquence de coups de soleil et les cancers de la peau. Vous êtes surpris, hein!

D'autres auteurs fiables et pointus comme Stephanie Seneff soulignent que la vitamine D n'est qu'un élément secondaire, et que c'est le sulfate de cholestérol produit sur la peau qui est le facteur optimal pour la santé, sulfate qui transporte la vitamine D. Pour cela, il faut encore qu'on produise du cholestérol, et qu'on n'absorbe pas des médicaments qui bloquent cette absorption. Et qu'on ne bloque pas la synthèse des sulfates, une fragilité de notre modernité.
Je ne sais si elle a évalué le frein que pourraient poser à la production de sulfate de cholestérol les crèmes multiples et les abrasions par savonnées quotidiennes hystériques qui sont le lot de l'homme moderne.


NB. Pour comprendre à quel point les sulfates sont capitaux pour notre santé et pour une conductivité électrique optimale, lire son entrevue , entre autres la partie où Seneff fait le lien avec les hypothèses d'un 4è état de l'eau de G. Pollack

La solution est donc d'arrêter de fuir les aliments riches en cholestérol, de se questionner sur les statines si on en prend; et ... de s'exposer au soleil bien sûr.

Quelles que soient les explications, la supplémentation peut être inutile si l'on s'expose sagement au soleil et à la lumière naturelle; si on consomme des aliments favorisants, c'est-à-dire l'huile de foie de morue (90-250 μg/100g), le foie de morue en boîte (54.3 µg/100g), les poissons gras (6-10 μg/100g), les oeufs, le beurre (de préférence fermier et de lait cru, sinon le contenu en vitamine D est au plancher), la viande, etc.. Une alimentation variée, riche en nourritures vraies comme le beurre fermier de lait cru ou les oeufs de poule qui courent et picorent dehors, apporte tout ce qu'il faut de sources de vitamine D alimentaires.

NB. 10µg équivaut à 400 UI, la dose minimale recommandée dans l'alimentation quotidienne. Pour convertir les microgrammes en U.I., multipliez le premier par 40.

Cela étant posé, lorsqu'on est face à un cancer et non en prévention (le coeur de ce dossier), on ne se satisfera pas des mesures que je viens de citer. Si c'est votre cas, suivez le protocole à la lettre, le médecin a de bonnes raisons de le proposer.

Ce que je viens d'exposer n'est pas une remise en cause de l'utilité de complémenter. J'interroge le côté systématique de ces supplémentations chez des personnes qu'on a surdiagnostiquées comme "carencées" sur la foi de valeurs critiquables.

En outre, j'invite simplement le lecteur à savoir quelle est la posture du médecin qui le conseille, avant de le suivre sans se poser de questions. Je ne suivrais par exemple QUE mon homéopathe, car je sais qu'elle pense comme moi en termes d'holistique, de multifactoriel, d'homme bioélectrique plutôt que purement chimique. Elle se pose les mêmes questions que moi face à des supplémentations artificielles de bonne volonté, mais conçues selon une vision réductrice du vivant. Elle s'interroge aussi sur la validité de baser ses choix sur une documentation scientifique si facile à dévier.

Les études scientifiques étayent-elles l'utilité d'une complémentation en vitamine D?

Déjà en 2018, je relayais l'analyse du docteur Dupagne, le "médecin qui pique" sur France-Inter, un médecin qui cherche vraiment (a-t-il encore le temps de consulter?). On pouvait réécouter ou lire ses chroniques: Chronique 1. "De nombreux médecins prescrivent en routine du calcium et de la vitamine D pour prévenir les fractures liées à l'ostéoporose. Une synthèse récente des données scientifiques disponibles montre que cette pratique n'est pas justifiée et pourrait même être délétère." Chronique 2. "Quelles sont les personnes concernées par la publication du JAMA qui ne trouve aucun effet préventif sur les fractures osseuses d'un supplémentation en calcium et/ou en vitamine D ? Dominique Dupagne revient sur la population concernée par ces surprenants résultats négatifs."

De toutes les études d'intervention sur l'humain, aucune n'a prouvé son efficacité à ce jour. Par exemple: "Sharifi and colleagues, in a small study with 27 patients on high dose supplementation, and 26 people on placebo, found that treatment of 50,000 IU every two weeks for four months decreased inflammatory markers, including serum C reactive protein, in NAFLD patients compared to those in the placebo group [70]. However, ultrasound investigation did not reveal any differences in hepatic injury [71]. In another study, Amiri et al. studied 120 patients for 12 weeks and found no differences by liver ultrasound between patients taking calcitriol compared to a placebo [71]. " dans une revue vitD/foie https://www.mdpi.com/2072-6643/10/4/496 "Vitamin D and the Liver—Correlation or Cause?" (2018).

On peut faire le jeu avec cent autres études, on arrive toujours à ce constat: malgré les bonnes intentions (vous manquez de vitamine, je vais en rajouter), le résultat n'est pas à la hauteur des espérances.

Je rappelle mon hypothèse: si tant de gens sont carencés dans nos environnements urbains déconnectés, ce n'est pas une carence en complémentation, c'est le signe qu'une inflammatoin subchronique est en cours et a vidé les réserves de vitamine D. Réserves qui sont déjà appauvries par une vie hors sol, en lumières artificielles, où l'on évite les aliments qui sont les meilleurs pour la synthèse de la vitamine D (beurre, oeufs, etc.).
Il faut régler le souci d'inflammation au premier chef, chercher la source, etc.

Mais surcharger un foie fatigué par encombrement de gras en lui rajoutant des produits de synthèse: bonne idée?

Grâce à Claude-Isabelle Vieillard sur fb, j'ai découvert le travail d'Amy Poal, qui explore le sujet depuis 2007 et arrive à ces conclusions. Maintenant que nous disposons de robots traducteurs automatiques, disponibles gratuitement dans la plupart des navigateurs, je ne dois plus traduire de puissants textes d'anglais vers le français. Youpie! Elle partage quelques observations documentées dans sa série sur la vitamine D - un extrait:

"(...) depuis au moins (2010) , les essais contrôlés randomisés examinant la supplémentation en vitamine D et en calcium pour l’ostéoporose n’ont démontré aucun bénéfice sur le risque de fracture chez les sujets, ou des bénéfices si faibles qu’ils sont contrebalancés par le risque d’autres dommages potentiels. En effet, Grey et Bolland soutiennent que même en 2007, la communauté scientifique disposait de peu de données solides sur lesquelles recommander une supplémentation en vitamine D et en calcium, ou une combinaison des deux suppléments, comme moyen d’améliorer le risque de fracture.

Cependant, à la fin de 2010, quatorze grands essais randomisés sur le sujet avaient été réalisés. Trois cas ont signalé une réduction du risque de fracture, neuf aucun effet et deux une augmentation du risque de fracture. Des essais contrôlés randomisés de plus petite taille ont montré la même tendance. De plus, une méta-analyse de 24 de ces essais plus petits a été réalisée. Lorsqu'elle a été analysée en intention de traiter, elle n'a démontré soit aucun effet de la vitamine D et du calcium sur le risque de fracture, soit un effet si faible qu'il a été considéré comme ayant “une importance clinique douteuse”"

Lire la suite dans l'original (titres traduits): De hauts taux de complémentation sont immunosuppressifs et Les dégâts d'une complémentation en vitamine D sont confirmés par des études de haute qualité


Un avis de praticienne: pourquoi tant de gens se supplémentent?

Claude Isabelle Vieillard précise:

"La vitamine D est une hormone stéroide (séco stéroide). L'un de ses rôles à haute dose la rend immunosuppressive. On comprend mieux pourquoi certains sont moins "inflammés" (dépression améliorée, douleurs articulaires, pb digestifs ...). On atteint cet effet à partir de 10 000 UI jour, ce qui est énorme.
Malheureusement, elle n'est efficace pour sa vertu "vitamine" que si le cholestérol qui la porte dans le sang est sulfaté par le soleil (donc transformée dans sa forme active 1.25 OH alors que les compléments sont des formes de stockage (25 OH) qui vont se stocker dans le foie et les tissus gras.
Cerise sur le gateau, elle est antagoniste à la vitamine A (rétinol) qu'elle fait chuter si prise importante.
Je rappelle que la vitamine D (forme non active) qu'on propose partout est extraite de lanoline de mouton "grillée" donc passée aux UV et lavée à l'hexane !!! Elle est majoritairement fabriquée en Chine à des prix dérisoires et est l'un des compléments les plus vendus au monde à des prix exorbitants au vu de son coup négligeable de fabrication, les labos de compléments alimentaires et les thérapeutes qui la prescrivent à haute dose pour tout et n'importe quoi se font des fortunes...
C ette mode a commencé dans les années 2000 aux US et a été ramenée en France par Servan Schreiber qui en a fait une publicité monstre autour des années 2006. Quand, dans les année 2015, on s'est rendu compte que cette vitamine de Synthèse favorisait la sortie du calcium de l'intestin mais que ce calcium partait partout (reins, coeur, articulations et surtout dans les artères !) on a préconisé l'ajout de vitamine K2 pour permettre la redirection du calcium vers les os et phanères...
Perso, j'évite d'en donner ou, tout au moins, j'en fait réduire les doses quand les gens sont convaincus qu'elle est nécessaire.
Attention donc à toutes les vitamines liposolubles (ADEK) qui se stockent dans les graisses.
"

Faut-il supplémenter en vitamine D pour les maladies chroniques, dont le cancer?

Cette partie du dossier est le doublon d'un billet écrit en 2023 à propos des "covids longs", dans le blog "En finir avec le burn-out". Je l'adapte ici pour toutes les maladies chroniques, dont les victimes sont quasi toujours fragilisés par la maladie et par les traitements.

Précaution oratoire pour les nouveaux arrivants sur le blog. Chacun sa voie, chacun ses croyances et son rapport à la médecine et à son corps. Je n'entre pas dans le territoire de chacun - liberté thérapeutique avant tout -, mais pour ma part, je ne me satisfais que rarement de postulats: "on a dit que", "il est connu que", "j'ai appris que", "il est évident que"...
Je cite ceci car, régulièrement, sur la page fb, on me retourne de tels arguments. Ici c'était "il y à les personnes "fluettes", maigres, qui ne synthétisent pas bien la Vit D solaire qui est une vitamine liposoluble. Donc supplémentation obligatoire". Où est l'étude? Ou "les personnes âgées ont beaucoup plus de mal synthétiser la vitamine D. À partir d’un certain âge, la complémentation est indispensable toute l’année"? Cela sort d'où? Pourquoi, à 70 ans, malade depuis toujours et donc fragile, non supplémentée, je n'ai pas de carence?
En résumé, si je fonctionne un peu à l'instinct, pour une grand part j'ai besoin d'études, de cas cliniques ou de personnes-relais avec *beaucoup* d'expérience sur le terrain avant de valider une proposition qui touche à ma santé.
Je défends une posture rare en naturologie: outre que j'envisage souvent les personnes à petit budget, ne pouvant se permettre mille et un potiquets, je choisis l'autonomie en santé. Nos centenaires d'aujourd'hui sont arrivés là sans complémenter en mode chronique...

Ceci étant posé (càd le fait que les études sont assez aléatoires sur ce sujet et qu'on doit être prudent dans l'analyse), je commente sur le sujet « supplémentation en vitamine D »  à partir d’un article récent pointant le lien entre carence en vitamine D et covid long. Je n’entrerai pas dans le détail des sources naturelles de vitamine D, je questionne ici le recours à des seuils critiques dans les analyses sanguines. Au passage, je remercie tous les médecins généralistes d’étudier les dossiers avant de conseiller la supplémentation quasi systématique en vitamine D – ce qui a été le cas depuis 2020.

Vous souhaitez un exposé moins "Mamie vous parle de sa province"? Lire ci-dessous l'article du dr Tello (Harvard Medical School ) : "Quel est le "bon" seuil? ". Elle commente une étude parue dans le New England Journal of Medicine (2016): "Vitamin D Deficiency — Is There Really a Pandemic?". Tello tient à peu près les mêmes propos que moi sur le dosage, mais est plus modérée (tu m'étonnes...). Elle n'envisage pas les détails si pointus que j'ai appris chez Masterjohn, et que je relate ci-après.

Par mon expérience pratique comme auditeur nutritionnel auprès de malades chroniques, je suis fondamentalement rétive aux multiples complémentations en vitamines et hormones qui sont courantes en Naturoland, car j’ai vu sur le terrain à quel point elles peuvent fatiguer les organismes déjà submergés par la modernité folle (pollutions diverses). En outre, ces facteurs se trouvent dans une alimentation bien ciblée, de qualité. J’annonce donc ici que je suis biaisée dans mon analyse, je fais un dossier à charge comme à mon habitude, pour contrebalancer la chanson commune.

Je me base pour le commentaire ci-dessus sur un article Medscape, que l'on pourrait décliner en "maladie auto-immune ou cancer":
 “Le COVID long associé à des taux de vitamine D plus faibles“. Extrait : « Notre étude montre que les patients atteints de Covid-19 ayant un faible taux de vitamine D sont plus susceptibles de développer un Covid long, mais on ne sait pas encore si les suppléments de vitamine D pourraient améliorer les symptômes ou réduire complètement ce risque », a-t-il averti. « Si elles sont confirmées par de vastes essais contrôlés, interventionnels et randomisés, [nos données suggèrent] que la supplémentation en vitamine D pourrait représenter une stratégie préventive possible pour réduire le fardeau des séquelles du Covid-19 », résument le Dr Giustina et coll.

Si l'on décode ce qu'ils annoncent ici, cette étude signale que l’équipe est en quête de fonds de recherche. Ni plus ni moins. Laissons-les faire, c’est leur carrière. Contentons-nous de discerner ce qui, dans la littérature scientifique, est vraiment utile au mangeur lambda.

Votre médecin traitant suit une mouvance actuelle, on le comprend. Retenez qu’au cours de ses études il n’a eu aucune formation sur la nutrithérapie, il doit donc se contenter des articles dans les journaux médicaux. Articles qu’il n’a pas le temps de dépiauter: il se contente de lire l’abstract. Et,surprise, surprise, la plupart de ces abstracts sont rédigés pour plaire au sponsor qui est... roulement de tambour... quasi toujours une firme pharmaceutique.

Il est donc justifiable que les patients vérifient eux-mêmes  les assertions un peu trop catégoriques autour de l’indispensable ajout de vitamine D.

Le slogan classique actuel est que nous sommes près de 80% de la population à être carencés en vitamine D.   

NB technique.
Lorsque, dans un document, les valeurs sont en nmol/L, divisez par 2.5 pour obtenir les valeurs couramment exprimées en Europe à ng/mL: 70 nmol/L = 30 ng/mL.
Selon vidal.fr
Carence en vitamine D: < 10 ng/mL ou 25 nmol/L.
Déficit modéré: <20 ng/mL ou 50 nmol/L (population générale) ; <30 ng/mL ou 75 nmol/L (risque ostéo) - 20 ng = taux au-dessus duquel on peut considérer le taux comme "normal", pour la plupart des sujets.
Concentration maximale avant danger: 50-60 ng/mL ou 125-150 nmol/L
Les débats font rage autour de ces normes, restons sages et faisons confiance, pour une fois, aux sources officielles validées. J'ai choisi vidal.fr, la première qui s'offrait.

A ce jour, l’insuffisance est indiquée dès lors que le taux sanguin de 25(OH)D est inférieur à 30ng/mL, le taux de référence pour la carence est inférieur à 10ng/mL.

Les seuils cliniques indiquant une insuffisance ont été augmentés en 2010 (ils étaient  à 20ng/mL), raison pour laquelle désormais nous sommes « tant à être carencés ».  En 2015 encore,  près de  50 % de la population générale en bonne santé était évaluée avoir une concentration de  25OHD inférieure à 20 ng/mL. Sur quelles bases les seuils ont-ils été augmentés si l’on peut survivre en bonne santé avec des taux réputés si bas ? Je n’ai plus envie d’investiguer à fond, étant à la retraite, mais les motivations seraient intéressantes à étudier si l’on sait que l’analyse de populations longèves et prospères indiquent des taux bien plus bas. (NB. Les curieux iront lire les études fouillées et hyperdocumentées sur ce sujet par le dr Chris Masterjohn, docteur en nutrition américain). Comme on a augmenté le seuil à 30ng/mL, désormais,  plus de 80 % de notre  population est réputée en insuffisance. 

Petit détail historique : auparavant, à ma connaissance, le médecin testait le taux de vitamine D dans des cas très précis de rachitisme ou d’ostéoporose. Désormais, cela semble devenu une pratique courante pour tous.

Voyons comment dénouer ce nœud de fil de pêche.

1/ La forme active de vitamine D est le calcitriol 1,25(OH)2D

2/ Ce  qu’on dose dans le sang n’est pas cette forme active, mais bien  le 25 OH D, un métabolite circulant mais non actif. Il serait trop cher de doser le calcitriol, qui a une durée de vie très courte.

3/ Ce marqueur 25(OH)D baisse en cas d’inflammation chronique ou sub-chronique, ce qui est bien normal si l’on sait que, stockée dans les graisses, cette vitamine/hormone est utile pour lutter contre l’inflammation.

4/ La 1,25 (OH)2D peut être normale alors qu’il y a une insuffisance sanguine en 25(OH)D, ce qui est une norme reconnue.

5/ Je ne vois pas la logique d'énoncer que  «   les patients atteints de Covid-19 ayant un faible taux de vitamine D sont plus susceptibles de développer un Covid long” (source ci-dessous). Il serait plus honnête d’écrire: «   les patients atteints de Covid long vivent une inflammation chronique qui vide les taux circulants de 25(OH)D” – ce qui signale un marqueur et pas une carence. L’insuffisance en vitamine D sanguine indique donc que le patient est en carence d’anti-inflammatoires et non de vitamine D spécifique.

6/ Il n’existe à ce jour pas d’essai randomisé contrôlé  qui a vérifié les effets positifs de la supplémentation en vitamine D sur  la santé immunitaire, la densité minérale osseuse, le taux de fractures, la résistance à l'insuline, la tolérance au glucose, le cancer ou les maladies cardiaques. Faites confiance à Chris Masterjohn pour screener la documentation internationale, c'est son hobby. C'est chez lui que l'on apprend de telles infos pointues et cruciales.

Ma conclusion : supplémentez en vitamine D si vous y croyez, mais c’est à vos risques et périls.

Primo, toute supplémentation est une charge de travail et de détox’ pour le foie et les reins, alors que les sources naturelles de ces hormones/vitamines sont doucement traitées.

Secundo, on arrive vite à une hypervitaminose, ce qui est quasi impossible en sources naturelles. Un excès de vitamine D artificielle (même annoncée comme « naturelle » par le producteur) peut provoquer des hypercalcifications, par exemple.

NB. Les sources naturelles alimentaires sont nombreuses. Sachant que la dose minimale recommandée dans l'alimentation quotidienne est de 10µg pour un adulte: l'huile de foie de morue (90-250 μg/100g), le foie de morue en boîte (54.3 µg/100g), les poissons gras (6-10 μg/100g) sont les plus riches; Viennent ensuite les oeufs, le beurre (de préférence fermier et de lait cru, sinon le contenu en vitamine D est au plancher), la viande. Une alimentation variée, riche en nourritures vraies comme le beurre fermier de lait cru ou les oeufs de poule qui courent et picorent dehors, apporte tout ce qu'il faut de sources de vitamine D alimentaires.
La source majeure est l'exposition au grand air. Combinez une alimentation riche en aliments vrais avec de la marche au grand air: nul besoin de supplémenter.

Tertio, le corps gère sans souci  jusqu’à 3 apports médicamenteux par jour (complémentation comprise). Au-delà, plus personne ne peut prédire ce qui adviendra. Sur le terrain, en nutrition, nous voyons que les cures alimentaires ne sont pas aussi efficaces chez les polymédicamentés au-delà de 3 produits par jour. Il faut donc choisir finement le trio qui « nous sauvera ». La vitamine D est la dernière à laquelle je penserais. 

Quarto, le métabolisme de la vitamine D est très fin et dépendant du calcium (action et rétroaction). Il est capital d’accompagner la supplémentation de vitamine K2, celle qu’on trouve dans les fromages affinés non-industriels. Combien de copains n’ai-je pas vus se supplémenter à de très hautes doses de vitamine D pendant le covid, sur le conseil de leur médecin, sans vérifier leurs sources de K2 ? Ces mêmes copains étaient simultanément convaincus que pour lutter contre une infection il fallait éviter le « poison » qu’est le fromage, même fermier. Les rumeurs ont la vie dure en Naturoland...

Quinto, j'entre dans le domaine des suppositions personnelles. Connaissant bien le métabolisme des personnes hypersensibles de nature, ou épuisées chroniques, je gage qu'un supplément en vitamine D pourrait bien ne pas arriver à destination voulue. Ces personnes vivent des mécanismes physiologiques différents de ceux qu'on décrit dans les livres de nutrition. Un exemple? Une personne épuisée ET sensible à la pollution wifi/antennes peut voir son taux de fer chuter considérablement. Ajouter du fer ne donne en général pas grand résultat, l'hypothèse étant que l'effet des champs électromagnétiques change le métabolisme au plus profond de la cellule: des canaux ions sont ouverts, qui ne devraient pas l'être; d'autres sont fermés; la communication intercellulaire est chamboulée. Ajouter une supplémentation en fer sur ce grand bazar est bien futile. Un autre exemple? Un mangeur épuisé est carencé en zinc, malgré une alimentation riche en aliments fournisseurs de zinc. Il s'avère que son microbiote déviant lui "vole" le zinc ("voler" est un anthropomorphisme, mais bien pratique pour transmettre un état spécifique). On peut supplémenter en zinc, auquel cas il faut de hautes doses, ou, mieux, on peut rétablir un microbiote correct, moins chenapan.

Pour le cas particulier du cancer, sachant que la vitamine D à haute dose a un effet dépresseur de l'immunité, j'imagine que votre médecin en préconise pour cet effet pendant que vous subissez le traitement. En prévention d'une rechute, en revanche, cette acte peut être à double tranchant. Pour ma part, pour me prémunir d'une rechute de cancer, j'aimerais avoir une immunité au top.

 

 

Distorsion presse/études

Votre médecin n'a pas le temps d'investiguer comme le font les personnes que je cite dans ce dossier. Ils lisent des résumés. Illustration.

Ce matin de juillet 2025, Mercola vient de publier un article https://articles.mercola.com/sites/articles/archive/2025/07/15/vitamin-d-deficiency-and-fatty-liver.aspx "démontrant" que la supplémentation en vitamine D empêche de développer un foie gras (stéatose hépatique non alcoolique).

C'est un énième tourbillon de malentendus entre la presse (Mercola) et les chercheurs. Mercola extrapole ses propres désirs sur la base de cette étude, qu'il instrumentalise: il veut qu'on arrête les huiles végétales, sans préciser quelle qualité, et il veut qu'on prenne des compléments. C'est sa religion, donc. Il vend des produits certes, mais je le suis depuis 30 ans, il croit vraiment à son discours.

Il faut lire l'étude en question (https://www.mdpi.com/2072-6643/10/4/496) pour se rendre compte que le résultat d'un ajout de vitamine D3 de 20,000 IU/kg par jour est en effet positif ... mais si et uniquement si on est :

* une souris

* d'une lignée spécifique,

* élevée hors lumière naturelle et sous néons en permanence,

* nourrie d'un chow de type hypermanufacturé et surchargé en vitamines de synthèse (AIN-93G diet, huile de soja, caséine en surdosage, etc. rien de "nourriture" là-dedans)

* âgée

(j'ai fait vite, je n'ai que survolé l'étude - de toute façon, des souris, hein...).

Mercola s'empresse de ne pas relayer que les auteurs de l'étude sont assez honnêtes et reconnaissent que la complémentation en vitamine D est hasardeuse chez l'humain.

 

 De hauts taux de complémentation sont immunosuppressifs, chez Amy Poal

Amy Poal, citée plus haut, donne une autre couleur à cette mode de la supplémentation en vitamine D dans De hauts taux de complémentation sont immunosuppressifs et Les dégâts d'une complémentation en vitamine D sont confirmés par des études de haute qualité

extraits (traduction robot):

"la supplémentation en vitamine D est de plus en plus associée à une multitude de problèmes de santé négatifs, notamment des lésions cérébrales, des calculs rénaux, une augmentation des fractures osseuses et une incidence accrue d’allergies et d’atopie. Malgré ces rapports, de nombreux chercheurs croient encore que la vitamine D est un médicament miracle. La majorité des études référencées pour étayer ces hypothèses s’appuient cependant largement sur résultats de substitution et spéculation. La plupart d’entre eux ne parviennent pas non plus à fournir une base en biologie moléculaire humaine pour les avantages apparents observés dans leurs analyses."

"En 2009, les gouvernements américain et canadien ont chargé le Tufts Evidence-based Practice Center de compiler un rapport sur la vitamine D pour l’Institute of Medicine (IOM). Afin de remédier aux divergences observées dans la littérature sur la vitamine D, ce rapport a évalué toutes les études relatives aux résultats en matière de santé et à l’apport en vitamine D et/ou en calcium. Après une analyse fondée sur des données probantes, les chercheurs de Tufts ont pu soutenir une association positive uniquement entre l’apport en vitamine D et la santé osseuse. Dans le cas de toutes les autres affections chroniques ou inflammatoires analysées, ils n’ont trouvé aucune preuve étayant une association entre l’apport en vitamine D et l’amélioration de la santé. Le comité de l’OIM a donc décidé de ne pas augmenter l’apport quotidien recommandé en vitamine D et a en outre noté que l’apport en sécostéroïde est associé à des effets néfastes sur la santé.

Étant donné que le rapport de l’OIM a été publié, les résultats d’essais contrôlés randomisés évaluant l’utilisation de la vitamine D dans diverses affections inflammatoires continuent de démontrer peu de bénéfices, voire de dommages, liés à la supplémentation en vitamine D. Des études bien conçues ont récemment déterminé qu’une supplémentation en vitamine D n’améliore pas significativement les facteurs de risque de maladies cardiovasculaires, d’hypertension systolique isolée, de tuberculose et d’infections des voies respiratoires supérieures. Plusieurs études ont remis en question la seule association positive entre l’apport en vitamine D et la santé osseuse que le comité de l’OIM a pu soutenir en 2010. En 2013, McAlindon et al.a publié les résultats d’un essai randomisé contrôlé par placebo montrant que la supplémentation en vitamine D3 pendant une période de deux ans ne réduisait pas la douleur au genou ni la perte de volume du cartilage chez les patients souffrant d’arthrose symptomatique du genou. Une autre étude de ce type a révélé un risque accru de fracture chez les femmes âgées prenant de la vitamine D. Une deuxième revue systématique a révélé que la supplémentation en vitamine D n’améliorait pas la santé osseuse chez les femmes atteintes d’un cancer du sein."

Pourquoi les praticiens continuent-ils à conseiller de hautes doses? Par group think, le gros défaut troupesque de l'humain? Peut-être. Surtout par subtil lobbying. Démonstration dans l'article "Les liens industriels influencent profondément les directives relatives à l’apport en calcium et en vitamine D"

Un exemple, qui explique pourquoi un médecin débordé, a fortiori un chercheur qui investigue le dimanche soir, peut se faire embarquer dans une illusion:

(...) "les organisations de défense soutenues par l’industrie sont allées jusqu’à réécrire ou réinterpréter les résultats des études sur la vitamine D et le calcium afin que leurs conclusions soutiennent des recommandations obsolètes. Par exemple, en 2013, une étude de la Women's Health Initiative sur le calcium et la vitamine D pour la santé osseuse n'a trouvé aucun effet global de la supplémentation chez les participantes. Cependant, le NOF a réanalysé les résultats de l’étude pour n’inclure que des données dérivées d’un petit sous-ensemble de sujets ayant bénéficié de manière minime de la supplémentation. La nouvelle version NOF de l’étude ne divulgue aucun lien avec l’industrie."

On ne peut en vouloir aux producteurs, ils gèrent une industrie et visent les bénéfices. On peut en revanche chatouiller les agences de santé et l'Ordre des médecins qui relayent ces cancans. Pour comprendre les fabricants: " (...) les sommes considérables gagnées par les entreprises qui vendent de la vitamine D et du calcium. Les ventes mondiales de calcium en 2013 ont totalisé environ six milliards de dollars. Celles de la vitamine D en 2012 ont rapporté 748 millions de dollars. Cependant, les entreprises qui commercialisent des produits alimentaires riches en calcium ou en vitamine D gagnent également d’importantes sommes d’argent. Par exemple, la société laitière Danone gagne 13 milliards de dollars grâce à ses produits, dont la plupart sont commercialisés “pour une santé osseuse optimale” car ils contiennent du calcium et de la vitamine D. Les entreprises et les laboratoires qui fabriquent/utilisent des kits pour tester les niveaux de vitamine D réalisent également de beaux bénéfices. En Australie, le coût annuel des tests de vitamine D est passé d’un million de dollars américains en 2001 à 96 millions en 2010."

Un petit jeu chez vous sur le cas australien: prenez une feuille de papier et dessinez le graphique en croisant en ordonnée les millions $$, de 1 à 100, et en abcisse les années, de 1980 à 2010 en imaginant que le volume de $$ était identique de 1980 à 2001: de 1 à 96! en neuf ans!
En image, c'est toujours plus facile à retenir:

 

 

Vitamine D : Quel est le "bon" seuil , par le dr Monique Tello - Harvard Medical School

(ma révision d'une traduction par robot)

(La Dre Monique Tello est médecin au Massachusetts General Hospital, directrice de la recherche et des affaires universitaires pour le Programme des habitudes de vie saines de la MGH DGM, instructrice clinique à la Harvard Medical School et auteure du Guide de changement de mode de vie fondé sur des habitudes saines pour votre cœur. Elle a suivi un programme de résidence en médecine interne et en pédiatrie à l’hôpital Yale/New Haven. Après sa résidence, elle a obtenu une maîtrise en santé publique à la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health et une bourse en médecine interne générale au Johns Hopkins Hospital)

Beaucoup de mes patients me consultant pour des examens physiques demandent à faire vérifier leur taux de vitamine D. Ils ont peut-être un membre de leur famille qui souffre d’ostéoporose, ou peut-être que leurs os se sont eux-mêmes amincis. Ils veulent surtout savoir qu’ils font tout ce qu’ils peuvent pour garder leurs os solides. La vitamine D est essentielle à la santé des os. Mais quand nous vérifions ce niveau sanguin, comment agir sur le résultat est le sujet d’une grande controverse dans le domaine de la recherche médicale.

 

Quelle est la valeur limite actuelle à laquelle les seuils sont considérés comme « insuffisants », et donc les patients à risque de développer un amincissement des os et d’avoir des fractures? (Nous parlons de la concentration sanguine de 25-hydroxy-vitamine D, qui est habituellement mesurée en nanogrammes par millilitre.) Ah. C’est là qu’il y a beaucoup de disputes.

En 2010, le vénérable Institut de médecine (IOM) a publié un rapport basé sur un long examen des données par un groupe d’experts. Pour résumer, ils ont estimé qu’un niveau de vitamine D de 20 ng/mL ou plus était suffisant pour une bonne santé osseuse, et conséquemment, qu'un niveau inférieur à 20 était considéré comme une insuffisance en vitamine D.

Dans ma pratique, et dans la plupart des cas, il n’est pas rare de voir un taux de vitamine D inférieur à 20. Lorsque cela se produit, nous disons au patient qu’il est déficient et lui recommandons un réapprovisionnement assez agressif, ainsi qu’une supplémentation continue. D’après mon expérience, la majorité des gens ont un niveau entre 20 et 40, et cela est corroboré par les conclusions de l’OIM dans ce rapport de 2010.

Mais en 2011, la respectable Endocrine Society a publié un rapport exhortant à un niveau sanguin minimal de vitamine D beaucoup, beaucoup plus élevé. À ce moment-là, leurs experts ont conclu : "Compte tenu de toutes les données probantes, nous recommandons au moins des niveaux de vitamine D de 30 ng/mL et, en raison des aléas de certains des essais, pour garantir la suffisance, nous recommandons entre 40 et 60 ng/mL pour les enfants et les adultes."

 

Une opinion différente sur le bon niveau cible de vitamine D est présentée dans un article intitulé "Carence en vitamine D : Y a-t-il vraiment une pandémie?" publié dans le New England Journal of Medicine. Dans cet article, plusieurs des principaux épidémiologistes et endocrinologues qui faisaient partie du comité original de l’OIM plaident pour un abaissement du seuil actuellement accepté de 20, indiquant que le niveau jugé acceptable n’a jamais été utilisé pour définir la carence en vitamine D. Ils ont l’impression que nous faisons un dépistage excessif de la carence en vitamine D et que nous traitons inutilement des personnes qui vont parfaitement bien.

Selon leur analyse, un seuil plus approprié pour l'insuffisance en vitamine D serait beaucoup plus bas, soit 12,5 ng/mL. Ils ont examiné une quantité massive de données de la National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES) pour 2007 à 2010 et ont constaté que moins de 6% des Américains avaient des niveaux de vitamine D inférieurs à 12,5. Négocir à 12,5 ng/mL éliminerait certainement la « pandémie » de carence en vitamine D.

Et la controverse continue, avec de nombreux articles et déclarations à l’appui de l’une ou l’autre ligne directrice.

Une perspective sur ce qui est, et n’est pas, une carence en vitamine D

J’ai parlé avec un expert en ostéoporose, le Dr Joel Finkelstein, directeur associé du Bone Density Center du Massachusetts General Hospital, dont les recherches dans ce domaine s’étendent sur plus de trois décennies. Il est d’accord avec les auteurs de l’article du NEJM pour dire que nous faisons actuellement un dépistage excessif de la carence en vitamine D et que nous surmédicamentons les personnes qui reçoivent suffisamment de vitamine D par l’alimentation et l’exposition au soleil. "La vitamine D a été surmédiatisée récemment," dit-il. "Nous n’avons pas besoin de vérifier les niveaux de vitamine D de la plupart des personnes en bonne santé."

Il souligne que d’un point de vue évolutif, il n’est pas logique que des niveaux plus élevés de vitamine D soient bénéfiques pour les humains. "La vitamine D est en fait assez difficile à trouver dans les sources alimentaires naturelles", souligne-t-il. "Oui, nous pouvons obtenir de la vitamine D du soleil, mais notre corps a évolué pour créer une peau plus foncée dans les régions du monde qui reçoivent le plus de soleil. Si la vitamine D est si importante pour les humains, pourquoi évoluerions-nous de cette façon, pour exiger quelque chose qui est difficile à trouver, et ensuite évoluer de telle façon qu’il soit plus difficile à absorber? »

Qui devrait être dépisté pour une carence en vitamine D?

Le Dr Finkelstein et ses collègues ont publié une étude portant sur plus de 2 000 femmes en périménopause suivies depuis près de 10 ans. Ils ont constaté que les niveaux de vitamine D de moins de 20 ng étaient associés à un risque légèrement accru de fractures non traumatiques. Ils ont conclu qu’étant donné que peu d’aliments contiennent de la vitamine D, une supplémentation en vitamine D est justifiée chez les femmes à la mi-vie lorsqu'elles manifestent des niveaux inférieurs à 20 ng/mL. "Pour les femmes périménopausées ou d’autres groupes de personnes présentant un risque de fracture plus élevé, un niveau de 20 ou plus est certainement idéal", et il ajoute : "Pour la grande majorité des individus en bonne santé, les niveaux beaucoup plus bas, 15, peut-être 10, sont probablement parfaitement bien, et je dirais donc que je suis d’accord avec ce que disent les auteurs de l’article du New England Journal."

Cela dit, la plupart des experts, y compris le Dr Finkelstein, conviennent que nous devrions vérifier les niveaux de vitamine D chez les personnes à risque élevé — celles qui risquent le plus d’avoir une véritable carence. Il s’agit notamment de personnes souffrant d’anorexie mentale, de personnes qui ont subi un pontage gastrique, qui souffrent d’autres syndromes de malabsorption comme la cœliaquie, ou qui ont la peau foncée, ou qui portent une couverture cutanée totale (et absorbent ainsi moins de lumière solaire). De plus, certaines populations auront besoin d’un niveau de vitamine D de 20 ng/ml ou plus: cela peut inclure les femmes périménopausées, les personnes diagnostiquées avec l’ostéopénie (densité osseuse réduite, mais pas l’ostéoporose) et l’ostéoporose ou d’autres troubles squelettiques, ainsi que les femmes enceintes et allaitantes. Tous ces groupes devraient être examinés et traités comme il convient.

Les références sont dans l'article original https://www.health.harvard.edu/blog/vitamin-d-whats-right-level-2016121910893 - Harvard Medical School

Le concept de carence en vitamine D est erroné, chez Amy Poal

On trouvera un discours équivalent à celui du dr Tello chez la chercheuse Amy Poal, dans "Le concept de carence en vitamine D est erroné". Elle rejoint les investigations de Chris masterjohn, docteur en nutrition. Dans un chapitre du manuel "Infections et immunité ", elle écrit:

"La supplémentation en vitamine D est systématiquement justifiée sur la base d’une pléthore d’études qui rapportent de faibles concentrations de 25-D dans le sang de patients atteints d’une grande variété de maladies inflammatoires. Jusqu’à présent, le consensus sur ces résultats a été de supposer que les faibles concentrations de 25-D sont à l’origine ou contribuent à la pathogenèse de ces maladies. Cependant, les faibles concentrations de 25-D souvent détectées chez les patients atteints de maladies inflammatoires peuvent être un résultat du processus de la maladie inflammatoire plutôt que de la cause de l’inflammation."

La dernière phrase rejoint mon antienne: la fièvre lors d'une grippe n'est pas le signe d'une carence en aspirine, mais elle signale une technique que le corps met en place pour se sauver ou se guérir. Un praticien de médecine naturelle ne fait jamais baisser la fièvre par une aspirine, sauf lorsqu'elle met la vie en danger.

Comme l'a documenté aussi Chris Masterjohn, on trouve des humains en bonne santé, vivant dans des pays qui ne complémentent pas systématiquement toute la nourriture, depuis les pains jusqu'aux laits, comme on le fait aux States:

(...) "des études sur des individus en bonne santé dans des populations qui ne complètent pas fortement leurs réserves alimentaires en vitamine D ont démontré que les concentrations de sujets’ 25-D se situent naturellement dans la plage que nous avons aujourd'hui qualifiée de “déficiente”.

L’Arabie saoudite n’ajoute pas encore de vitamine D à son approvisionnement alimentaire. Il n’est donc pas surprenant qu’une étude ait révélé que 100 % des étudiants en médecine saoudiens recevant des quantités standard de soleil et suivant un régime alimentaire normal étaient insuffisants ou déficients en vitamine D selon les normes conventionnelles. De même, une étude menée auprès de femmes bangladaises en bonne santé ne prenant pas de suppléments de vitamine D a révélé qu’environ 80 % d’entre elles présentaient des concentrations de 25-D inférieures à 16 ng/mL. Une étude distincte menée auprès de femmes bangladaises préménopausées est parvenue à une conclusion similaire. Une étude menée auprès de jeunes adultes en bonne santé de l’ouest de l’Inde, ne consommant pas non plus de vitamine D supplémentaire, a révélé que la concentration sérique moyenne de 25-D était de 17,4 ng/mL. En 1992, avant que la supplémentation en vitamine D ne devienne plus courante en Chine,une étude a révélé que les nourrissons chinois nés à terme en bonne santé présentaient des concentrations sériques de 25-D allant d'une moyenne de 5 à 14 ng/mL, un niveau qui serait considéré comme “très déficient” par le dogme actuel."

A sa remarque: "Il est tentant d’affirmer que les individus participant à ces études ne sont pas suffisamment exposés au soleil", on notera que les pays précités ne sont pas proches du pôle Nord...


"Je suis carencé": c'est si sûr? (ou "quand le dépistage devient irrationnel)

Parmi les mangeurs qui surveillent leur santé, une grande partie se fie aux résultats des analyses sanguines, dont ceux des teneurs en vitamine D nous importe ici.

Or, ce dépistage ne sert pas à grand chose comme on l'a vu ci-dessus, puisqu'on ne teste pas la bonne forme de cette préhormone et qu'elle n'est valide que si d'autres nutriments sont présents (rarement testés simultanément). En outre, selon les études d'intervention internationales, la supplémentation en vitamine D ne sert pas les effets attendus. En d'autres termes, les taux circulants de 25OHD ont augmenté chez vous, mais vous n'allez pas mieux, la maladie est toujours bien présente. A quoi sert alors de se savoir "carencé"?

Je prends un exemple en littérature scientifique, on peut en trouver cent. Celui qui veut absolument démontrer l'utilité d'une supplémentation en trouvera une centième qui contredit ce que j'énonce. La littérature scientifique actuelle est un puits sans fond, malgré la montée en force des méta-analyses (qui s'avèrent d'ailleurs biaisées aussi... snif!). Une seule certitude: les spécialistes confirment qu'en matière de vitamine D en particulier, il n'y a pas de consensus sur les dosages et les seuils.

J'extrais ces références d'un protocole anticancer récemment paru, en 2024, qui pointe les étudessuivantes comme illustration de l'utilité de supplémenter. A lire les abstracts de ces études, je déduis l'inverse!

L'exemple parmi cent est une étude de 2015: Treatment of Vitamin D Insufficiency in Postmenopausal WomenA Randomized Clinical Trial, Hansen et al. , dans Jama internal Medicine. Hansen et ses collègues ont examiné l’impact des suppléments de vitamine D sur 230 femmes qui étaient passées en ménopause depuis au moins cinq ans mais n'étaient pas plus âgées que 75, et sans ostéoporose au début de l’étude. Toutes avaient des taux sanguins de départ de vitamine D de 14 à 27 ng/mL , ce qui est considéré insuffisant ou carencé. Un groupe placebo était mis en place. Au cours de l’étude, les femmes ont été assignées au hasard à prendre soit 800 UI ou 50000 UI de vitamine D, ou une pilule factice, une fois tous les 15 jours pendant environ un an.

Les résultats suggèrent que ce supplément ne soit pas meilleur qu’un placebo. On pourrait rétorquer qu'en maintenant le traitement plus d’un an, on aurait obtenu un bénéfice plus important. C'est un mantra classique en nutrithérapie et je le tiens ... pour un postulat, non démontré. La meilleure prévention de l'ostéoporose est l'exercice, en particulier avec de petites haltères; celle des chutes est de pratiquer du yoga ou du pilates, une forme de stretching. Les meilleurs apports naturels en vitamine D sont soulignés plus loin.

On pourrait me renvoyer une étude de 2015 :"Oral Vitamin D Supplements Increase Serum 25-Hydroxyvitamin D in Postmenopausal Women and Reduce Bone Calcium Flux Measured by 41Ca Skeletal Labeling", Schild et al. in Journal of Nutrition. L'équipe a supplémenté 24 femmes pendant 6 mois. Leur étude est positive, mais porte sur l'analyse de la concentration en calcium. "Il est possible que cela signale un transfert vers les os", écrivent-ils Possible? Cela ne nous apprend rien, en tant que profanes. Tout comme les études in vitro ou sur rongeurs ne nous apprennent strictement rien.

Si votre médecin insiste pour vous supplémenter en vitamine D, pour avoir observé tant d'effets positifs dans sa patientèle, interrogez-vous: chez ses autres patients, cette complémentation n'aurait-elle pas fonctionné par effet d'hormèse? Ce qui convient aux profils solides, et non aux fragiles.

NB. L'hormèse est produite par une série de petits coups de stress qui renforce l'immunité (douches froides, etc.), des ministress en gros.

Plus sérieux. "L’hormèse est un processus par lequel un organisme, à qui l’on administre de faibles doses d’agents générateurs de stress, normalement toxiques, se trouve renforcé et montre ensuite une plus grande résilience à des doses plus élevées de ces mêmes toxiques ou facteurs de stress." source Lanutrition.fr

Les partisans de la supplémentation ont trouvé l'argument-parade: ces études préalables, échouant à démontrer l'utilité d'une complémentation, ont été mal ficelées. Ben tiens! Je fais pareil quand je veux avoir raison ;) Je dis que l'autre pense mal. C'est humain. Je pense à une étude de 2018 : " Assessment of research waste part 2: wrong study populations- an exemplar of baseline vitamin D status of participants in trials of vitamin D supplementation", Bolland et al., dans BMC Medical Research Methodology. L'équipe pointe le fait que l'échec des études d'intervention (au cours desquelles supplémenter en vitamine D n'a pas donné les résultats escomptés d'une meilleure santé ou longévité) est dû au fait que la majorité des études ont porté sur des personnes qui n'étaient pas déficientes, c'est à dire qui avaient plus de 10 ou 20 ng/mL.

Ce qui apporte de l'eau à notre moulin: lorsque j'auditais et animais des ateliers et des séminaires, le sujet était déjà sur la table. Certaines personnes me montraient leurs taux sanguin de vitamine D. Sur des centaines de retour que j'ai eus en Belgique (pourtant peu ensoleillée), seule une personne (anorexique, 35 ans) montrait moins de 20 ng/mL. Ceux qui se disaient "carencés" l'étaient par annonce du médecin. Vérification faite, le taux sanguin était de 23 à 25 ng/mL chez ces "carencés". Ce qui revient à un taux correct selon l'angle de vue que je défends ici.

Quelques effets de bord? chez Ghislaine Gerber, professeur de micronutrition

Si vous êtes membre de fb, cherchez tous les billets de Ghislaine Gerber sur les excès de complémentation en vitamine D, sachant qu'elle enseigne la nutrithérapie, ou l'art d'utiliser les compléments: https://www.facebook.com/profile/1305093835/search/?q=vitamine%20D

Un de ses commentaires sur mon compte:

L’énorme bévue que font la plupart des professionnels de santé en matière de vitamine D est de croire que 25 (OH) D serait la forme active de la vitamine D , qu’elle n’est absolument pas !
Elle n’en est que le précurseur , matière première qui peut être transformée par métabolisme en vitamine D de forme active 1,25 ( OH)2 D , seule capable d’activer le signal cellulaire de la vitamine D active - donc à la condition d’avoir ainsi été hydroxylee par les enzymes magnésio- et oligo-dépendantes principalement au niveau rénal ( en tenant compte des antagonismes entre minéraux aussi ) .
Or en présence d’apport oral excessif de cette quasi hormone cholecalciferol sans la bonne proportion minérale et oligo élémentaire variée associée requise ( telle qu’on les obtient de sources naturelles ) , il y a alors augmentation de déplétion minérale , activation de la voie 24-25 et rétro-régulation de la conversion en forme active de la vit D .
L’apport de K2
(nb TL: souvent recommandé en compagnie de la vitamine D) n’est qu’un cache-misère si j’ose dire, qui ne règle pas les pertes minérales amplifiées par de trop forts dosages en cholecalciferol que les enzymes doivent gérer en utilisant tous les minéraux récupérés dans les tissus corporels, s'ils ne sont pas apportés dans le bol alimentaire pour gérer ces bolus.
(Suite à ces supplémentations hautes) apparaissent aussi de plus en plus fréquemment des polymorphismes VDR (NB TL: récepteur de la vitamine D = une variation génétique qui influence la réponse de l'organisme à l'apport vitamine D) et des gènes qui codent pour ces enzymes de conversion du calcitriol, avec des conséquences rendant la prise de vitamine D inopérante à la génération suivante … même dans des pays très ensoleillés!!! Un comble ! .
Reddy avait été parmi les premiers a observer et publier dans le Lancet en 1974 déjà qu'administrer des hyperdosages de cholecalciferol ne produisait pas d’effets attendus alors que de plus petites doses, consommées par des sujets non carencés en magnésium, produisaient les effets attendus de la vitamine D. Donc: avec des dosages très modestes là où les megadoses n’avaient induit aucun effet .
Dés lors, dans le reviewing, il faut veiller aux critères d’inclusion tenant compte des niveaux minéraux clés , sinon cela biaise complètement les résultats de la vitamine D ( idem pour la carnation dont il est difficile d’inclure ce critère dans les études malheureusement … ) .
Ceux qui font la bourde de ne suivre que 25 (OH) D en croyant que ce serait la vitamine D active font une énorme impasse dans la bonne compréhension du métabolisme et du transport de cette vitamine . Cela équivaut à confondre du Canada dry avec de l'alcool, selon la formule consacrée".

Son billet fb 2023 : STOP AUX DOSES EXCESSIVES DE VITAMINE D: NOUVELLE ALERTE DE L'ANSES SUITE A 3 NOUVEAUX ACCIDENTS SERIEUX D'HYPERCALCÉMIES CHEZ DES NOURRISSONS.

De façon constante j'ai dénoncé les hyperdosages irresponsables de vitamine D à tous ceux qui me demandaient pourquoi nous n'en recommandons pas des prises supérieures par jour dans nos enseignements en micronutrition. D'une part la Vitamine D est pour mémoire une quasi hormone non sans répercussion sur les autres hormones et d'autre part, lorsqu'elle est prise par voie orale contrairement à l'exposition solaire, les capacités de métabolisation non seulement par le foie mais surtout par les reins, pour la transformer en sa forme active, le calcitriol, dépendent de co facteurs nutritionnels qui doivent respecter les apports journaliers recommandés ( dont une juste proportion de magnésium notamment). Ainsi, démultiplier les quantités de vitamine D, expose à une mauvaise métabolisation de celle-ci comme pour la plupart des vitamines et à une inflammation rénale pour la vitamine D. Des proportions d'apports sont à respecter en fonction de ces capacités métaboliques et des autres nutriments requis pour la bonne assimilation de cette vitamine D.

L’Anses vient de publier ce mardi 21 mars un avis concernant trois nouveaux cas d’intoxications à la vitamine D chez des nourrissons par mésusage de compléments alimentaires bien trop dosés par rapport à ce qui est prévu par la réglementation française, et ayant entrainé le pronostic vital de ces enfants. Cet avis fait suite à une auto-saisine dans l’objectif de rendre ces cas de mésusage publics et d’améliorer la sécurité sanitaire du consommateur.

Ces signalements rapportent des hypercalcémies sévères associées à des complications rénales (néphrocalcinoses) et dans certains cas des troubles de la repolarisation cardiaque, avec menace du pronostic vital dans deux cas chez ces enfants. Ces trois cas d’intoxication font suite à l’utilisation de compléments alimentaires contenant 5 000 à 10 000 UI de vitamine D par goutte.

Les produits achetés étaient soit destinés aux adultes, soit aux enfants de plus de 7 ans, dépassant eux mêmes les doses légales également chez les adultes dans des compléments alimentaires. Malgré la présence des recommandations de dosage sur les compléments alimentaires, le nombre de gouttes de complément alimentaire administré quotidiennement aux nourrissons était le même que celui de médicaments, alors même que les compléments alimentaires étaient plus concentrés que les médicaments à base de vitamine D dont l'usage est très encadré et administrés sous certaines conditions.

Pour ces trois cas, l’imputabilité des compléments alimentaires est évaluée au niveau maximum de l’échelle par les experts, signifiant que la survenue de ces hypercalcémies et autres symptômes sévères est très vraisemblablement due au mésusage de ces compléments.

De nombreux praticiens recommandent malheureusement de hauts dosages de vitamine D au delà des informations écrites sur les emballages des produits alors que les toxicités des hauts dosages de vitamine D sont bien décrits dans la littérature scientifique.

Ces trois nouveaux cas d’intoxication s’ajoutent aux trois cas déjà décrits par l’Anses en 2021 et à d’autres cas rapportés dans la littérature.

Les 6 cas de mésusages enregistrés sont liés à une confusion au niveau de l’expression de la quantité en vitamine D. L‘Anses recommande donc de proscrire les différences de définition de concentration.

L’Anses appuie que la facilité d’accès à des compléments alimentaires contenant des doses très élevées de vitamine D est un autre facteur de risque de surdosage.

L’Agence fait aussi part de ces intoxications à la vitamine D dans son bulletin de vigilance « Vigil’Anses » de mars 2023. Ce bulletin présente également la procédure à suivre, par les consommateurs et professionnels de santé, suite à la survenue d’effets indésirables quant à la consommation de compléments alimentaires. L’Anses rappelle notamment les recommandations publiées en janvier 2021 conjointement avec l’ANSM, des sociétés savantes de pédiatries et le collège des sages femmes et les centres antipoison concernant ce risque de surdosage.

Ces trois nouveaux cas de mésusage de la vitamine D rapportés par l’Anses surviennent en parallèle des projets d’arrêtés relatifs au listage et à l’affichage du cholécalciférol comme perturbateur endocrinien (voir Weekly 11).

Pour rappel, l’apport satisfaisant, retenu par l’Anses dans son avis de 2021, en vitamine D chez le nourrisson est de 10 µg/j soit 400 UI/j. L’EFSA a quant à elle établi la limite de sécurité à 25 µg/j soit 1000 UI/j MAXIMUM pour les nourrissons de moins de 6 mois et 35 µg/j soit 1400 UI/j pour les nourrissons de 6 mois à 1 an. La société française de pédiatrie établie une dose journalière à risque de non-carence de 400 à 800 UI.

La dose maximale journalière en vitamine D autorisée en France est de 50 µg pour les adultes ( 2000 UI MAXIMUM) en population générale et pour les enfants de plus de 10 ans, et de 25 µg ( 1000 UI MAXIMUM) pour les enfants de moins de 10 ans.

Des produits permettant assurant 200 UI par goutte permettent ainsi de MODULER LES DOSES pour les différents utilisateurs concernés, allant de 1 à 10 gouttes maximum par jour. Je rappelle aussi que la population française ne présente pas de carences significatives en Vitamine K, à part certains enfants allaités selon l'alimentation de la mère et quelques rares cas particuliers, et que la supplémentation en Vitamine K ne doit pas être aussi systématique que la supplémentation en Vitamine D aux bons dosages.

Malheureusement, seules 16 H de cours en nutrition, sous option, sont dispensées dans la formation académique en médecine et trop peu de médecins suivent ces enseignements optionnels post doctorat en DU ou Masters en Nutrition, développant les connaissances relatives à la bonne métabolisation des micronutriments aux justes dosages, nécessitant un à deux ans de spécialisation en sus des autres spécialitésenseignées.

Sources: https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/trop-de-vitamine-d-est-aussi-dangereux-que-pas-assez-alerte-lanses et https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2022VIG0166.pdf

 

Son billet fb 2021

"Vous êtes nombreux à vous poser des questions sur les justes doses de Vitamine D. N'oublions pas que la Vitamine D est une quasi hormone dont il ne faut pas abuser et qu'il est préférable d'assurer des apports modérés réguliers avec des sources naturelles apportant les co-facteurs nécessaires à son assimilation plutot que des mégadoses isolées que le corps ne saura pas utiliser.

Voici deux études montrant l'importance des co-facteurs de la vitamine D pour qu'elle soit efficace. La première montre l'intérêt des sitostérols (que l'on trouve par exemple à bonne concentration dans les avocats) pour démultiplier l'efficacité de la vitamine D sur l'immunocompétence.

Si l'on prend les sitostérols ( SIT sur le schema) en même temps que la vitamine D ( comme dans un macérat huileux de vitamine D dans de l'huile d'avocat par exemple), l'efficacité sur la compétence immunitaire est fortement augmentée par rapport à la prise isolée de vitamine D . De même , la seconde étude montre le rôle prépondérant de l'association de la vitamine D en juste proportion avec le magnésium pour que celle-ci soit bien assimilée et efficace - particulièrement chez ceux qui présentent une hyperinsulinémie, chez les prédiabétiques ou les diabétiques et pour prévenir le risque de thromboses dans la situation actuelle ...

Ainsi il peut être préférable selon son statut analytique en Vitamine D, de prendre plutôt de 400 UI à 1000 UI par jour régulièrement mais avec l'un de ces co facteurs selon l'objectif recherché, plutôt que de bombarder une méga dose de dizaines de milliers d' UI de Vitamine D que le corps ne saura pas utiliser sans co-facteurs. On sait pourtant cela depuis les recherches de Reddy en 1974 ( Lancet). Il avait mesuré après l'administration de taux jusqu'à 6 000 000 UI de vitamine D que celle ci ne produisait aucun effet si la personne concernée ne disposait pas d'un statut normal suffisant en magnésium. Des doses normales modérées de Vitamine D, consommées par une personne chez qui on a restauré simultanément le juste niveau en magnésium, produisaient leur effet sans risquer les hyperdosages dangereux d'une vitamine isolée".

Le soleil suffira, merci

juin 2025. Je reviens à mon dossier vitamine D à la faveur de l'arrivée des beaux jours. J'en profite pour rajouter la traduction d'un éditorial de What Doctors Do not Tell you (EN) : Comment le soleil aide à vivre plus longtemps


"Comme l'adage nous le rappelle, l'enfer est pavé de bonnes intentions. Des conséquences imprévues font invariablement échouer nos belles ambitions, supposées améliorer la vie de tous.
Le monde est plein d'exemples révélateurs, dont la médecine manifeste plus que sa juste part. Une nouvelle étude, parue cette semaine, nous en rappelle une: la campagne Safe Sun (NdT: Soleil en Sûreté?). La plupart d'entre nous vivent encore sous ces diktats radicaux: restez à l'écart du soleil, et si vous vous risquez à subir ses rayons, badigeonnez-vous de crèmes d'un facteur 50—non! d'un facteur 100 plutôt.
Il est édifiant d'apprendre ce que peu de gens savent: ce conseil était basé sur l'intensité et la durée d'exposition en Australie - et non sur nos conditions dans les climats du Nord, où le soleil équivaut en puissance à une timide ampoule de 60 watts.
Le bon sens est, comme toujours, le meilleur guide. Nous avons besoin de soleil, et nous pourrions nous exposer jusqu'à ce que la peau rougisse, et ce, idéalement, sur une surface de peau aussi grande que la décence le permet. C'est brûler la peau qu'il faut éviter.
Le soleil est la meilleure source de vitamine D, que nous synthétisons lors d'une exposition. Cette vitamine joue un rôle clé rôle dans la prévention de plus de 200 maladies chroniques, y compris les problèmes cardiaques, l'inflammation chronique —la source de la plupart des maladies—cancers, et les maladies auto-immunes comme l'arthrite.
La vitamine D nous aide également à vivre plus longtemps, comme l'a révélé une nouvelle étude parue cette semaine. Les scientifiques du Mass General Brigham et du Medical College of Georgia ont découvert que la vitamine D inhibe le raccourcissement des télomères, ce qui est une partie naturelle du vieillissement. Les télomères sont des capuchons protecteurs, présents à l'extrémité des chromosomes, qui les empêchent de se dégrader ou de fusionner avec d'autres chromosomes.
Pour leur expérience, les chercheurs ont utilisé des suppléments de vitamine D3, car c'est un moyen simple de contrôler la quantité et l'absorption de la vitamine. Ils ont donné 2000 UI (50 mcg) par jour à 1 054 sujets, âgés d'environ 50 ans ou plus, pendant cinq ans. Ils ont découvert que la vitamine a empêché les télomères de se raccourcir. Par rapport à la prise de placebo, la prise de suppléments de vitamine D3 a produit une réduction significative du raccourcissement des télomères, inhibant l'équivalent de presque trois ans de vieillissement par rapport au placebo.
D'autres sujets ont consommé des acides gras oméga-3. Or, tandis que ces suppléments ont de nombreux avantages pour la santé, la longévité n'en est pas un, selon les chercheurs . Leurs télomères ont raccourci sur cette période de cinq années.
Certes, 2000 UIs est une dose minime. Cela ne représente qu'environ 15 minutes d'exposition lors d'une chaude journée d'été. Cependant, cela suffit pour ralentir le processus de vieillissement.
(...)"


NB TL: source de l'éditorial de What Doctors Do not Tell you (EN) - https://subs.wddty.com/.../AQiNvRUQzbAbGIqoiEDJl90wZYAjzp...
l'étude citée par WDDTY = https://www.massgeneralbrigham.org/.../vitamin-d... + https://ajcn.nutrition.org/.../S0002-9165(25.../abstract (je n'ai pas vérifié cette dernière ource, comme je le fais d'habitude. J'ai tant envie de croire à ma propre conclusion ci-dessous).

Si j'en crois cette étude, le moyen le plus simple et le plus efficace d'obtenir la dose de vitamine D nécessaire à la santé et à la protection des télomères est, comme exposé dans les sources officielles, de s'exposer en évitant les coups de soleil: en temps ensoleillé, un quart d'heure suffit, surtout si l'on consomme au quotidien des riches sources de vitamine A préformée (oeufs, poissons, beurre fermier, etc.).
C'est un moyen de dorloter sa santé plus sûr que ce que prétendent tous ces bons conseilleurs de tartinade en crèmes de protection ou de supplémentation sauvage en vitamine D. Scoop: dans ma famille, les télomères doivent être courtissimes, vu notre vieillissement accéléré commun si on n'est pas attentif.

 

 

Mon médecin m'a dit que

Tout d'abord: la confiance dans votre médecin est plus puissante que l'effet-même des médicaments, fussent-ils de la "vitamine" D. Perso, je ne fonctionne pas à la confiance dans l'autorité, je ne suis pas une émotive. Je vérifie toujours TOUT ce que mon généraliste prescrit. D'où mes billets pour les lecteurs qui ont le même fonctionnement que moi.

Ceci étant posé, passons à un regard latéral. En réponse à une internaute qui me présente le discours d'un chercheur de labo (JM Sabatier) autour de la vitamine, je réponds ce qui suit. Le diplôme de médecin ou de chercheur (hors nutrition) ne donne pas une certification en nutrithérapie, même si le chercheur en question a un QI de 250. Il faut être clinicien, au surplus. Or, la plupart de ces conseilleurs que j'appelle "sauvages" sont des théoriciens.

Je rejoindrai l'analyse de Jérémy Anso sur les "médecins de plateaux" Saldman etc., qu'il moque gentiment sur son blog (liste à laquelle je rajouterais Allouche, Willems, etc.). J'ai déjà souvent traité de ce sujet comme dans Un étranger dans un monde étrange: la confusion à tous les étages (cherchez "Sabatier").

En gros, on entend dans la bouche de ces "experts autoproclamés" beaucoup d'amalgames, de pseudovérités, de théories, d'affirmations péremptoires quand ils s'expriment hors de leur champ d'expertise: sur la vitamine D, la cétogène, le jeûne, etc. Ils ont lu des études, certes, mais c'est loin de suffire. Vers 2010 (?) un psychiatre faisait fureur sur les plateaux: le docteur David Servan-Schreiber. Cela ne date pas d'aujourd'hui que je suis étonnée de voir notre crédulité à tous. Il était joli, charmant, avait une parole douce , mais n'avait que des connaissances de journaliste curieux. Sans plus. Et tous l'écoutaient et le lisaient comme l'oracle....

Il est tentant pour les médecins et chercheurs de sortir de leur champ, le public les met sur un tel piédestal! La nutrition est un art, subtil, délicat, complexe, qui ne se résume pas à "j'ai lu dix études qui...".  or, les médecins sont piégés par leur statut de quasi-divinité et en oublient de se remettre en cause. Ils sont débordés et ne vérifient pas les sources. En outre, ils sont victimes de propagande pharma comme nous. ET ils croient que "vitamine" veut dire "bonbon" (sans effet secondaire, sans contrecoup).

Votre médecin est peut-être influencé par des "on-dit" sur le net. Une internaute me pointe par exemple le protocole Coimbra "donnant des doses de vitamines D journalière très élevées (+ diminution alimentaire maximale du calcium, hydratation soutenue, bilan sanguin régulier ...) Obtient pourtant de très bons résultats sur les maladies auto-immun ... et notamment dans la SEP". Je demande des preuves, on me pointe une publication dans "Neurology Research International". Je n'en trouve pas de trace. Pour moi, si l'on donne 100 000 UI  au quotidien, soit des doses ahurissantes, pourquoi pas de la cortisone, alors? Même puissance, mêmes taux d'effets secondaires.

 

Des sources en français : des infos vérifiées quant à la supplémentation

Pour terminer et ne pas décourager ceux qui aiment tout de même la voie de la supplémentation, à vos risques et périls:

L'équipe Nutriting. Vous retrouverez vos marques habituelles (impératif de se supplémenter, etc.), mais dans une approche rationnelle et méthodique: Supplémentation en vitamine D : quelles recommandations ? Combien, sous quelle forme, etc.

Julien Vennesson. Ce "journaliste scientifique" (très curieux, investigateur, il n'a qu'un bac S, comme moi) aime aussi la complémentation. Lire https://www.julienvenesson.fr/calculer-son-besoin-en-vitamine-d-en-fonction-de-son-poids/

Jérémy Anso et le site Dur-a-avaler.com. Début juin 2025 a paru chez le docteur en biologie Jérémy Anso un article fouillé : " Quel est le taux idéal de vitamine D ? (Faut-il simplement éviter la carence en vitamine D pour avoir une santé optimale ou viser plus haut afin de bénéficier de toutes les vertus de cette hormone miraculeuse ? article partie accessible en clair; la totalité sur abonnement).

L'article est lllong et documenté. Vous vous doutez que la réponse à cette question simple sur le taux idéal est complexe, raison de sa longueur. Je vous invite à vous inscrire pour lire la totalité de l'article. Vous ne jetterez pas de l'argent par les fenêtres (19€ par trimestre), car de nombreux dossiers sont partagés régulièrement.

Ici, vous découvrirez que le dossier "efficacité de la supplémentation" reste flou si l'on étudie la littérature scientifique, comme il le fait avec rigueur et passion. Dans ces cas-là, je remercie Jérémy pour sa recherche dans la littérature internationale, mais vu les piètres résultats, qui confirment toutes mes investigations précédentes, j'abandonne un des facteurs de ma grille de lecture habituelle ("qu'en dit la science?") et je recours au terrain, à l'observation personnelle et à l'étude de l'historique chez l'humain.

Chris Masterjohn chez Weston Price Foundation

Je reprends les tout premiers articles de Masterjohn, certains écrits même avant qu'il obtienne son doctorat, car à l'époque il était très "nourritures vraies" alias ancestrales. Depuis lors, il a dû se rendre compte que cette approche ne nourrit pas son homme. Désormais, il se spécialise dans l'analyse sanguine et la complémentation.

En outre, ce sont mes premières sources d'investigation, que je croisais avec quantité d'autres bien sûr. Je n'ai pas beaucoup changé de posture depuis 2015.

Que faire?

Le libellé du titre est ironique, car je n'ai pas à dire ce que chacun doit faire: je partage des infos et des pistes pour comprendre et poser des choix éclairés. J'invite à penser, en autonomie, son rapport à la médicalisation naturo.

Mon analyse est la suivante, vérifiez les sources pour valider ou invalider ma proposition.

Que des bien-portants fassent vivre une industrie et donnent bonne conscience à leur médecin généraliste, qui croit bien faire, peu m'importe. En effet, à ce jour AUCUNE étude d'intervention n'a produit de résultats bénéfiques, sur toute maladie confondue, cancer et covid compris. La carence en vitamine D pourrait être un marqueur d'inflammation, elle n'est pas un facteur qu'on manipule par complémentation. La médecine réductionniste fait bien des ravages aujourd'hui, vivement l'ouverture vers une nouvelle biologie plus holistique.

Comme j'aime me faire des amis, voici mon avis très personnel: si heureuse que les médecins orthodoxes commencent à s'intéresser aux nutriments, je suis confuse, triste, effarée qu'ils n'essaient pas d'apprendre un peu plus la subtilité de la complémentation. si j'étais médecin, le fait que je viens de citer (aucune étude qui..., etc. ) clôt déjà la discussion.

Vous êtes assurément en carence de facteurs anti-inflammatoires (AI) si vous vivez un « covid long »? PAR EXEMPLE? (dont on sait que la majorité d'entre eux sont en fait des signes d’effets secondaires de récentes injections qui se révèlent pro-inflammatoires par le fait qu'elles baissent l'immunité naturelle, on va dire un "COVAX long"), un état d'épuisement chronique, qu'il soit libellé "Lyme", "candidose", "EM", "fibromyalgie" ou si vous êtes atteint d'un cancer. Si vous êtes en prévention de maladie, seul votre médecin ou vous-même pourrez préciser votre état inflammatoire. Quoiqu'il en soit, pour tamponner l'inflammation chronique ou la prévenir, voici quelques pistes.

  • L’exposition de la peau nue au soleil, combinée à l’absorption de vitamine A préformée (graisses animales comme le fromage, les œufs, le beurre, en particulier fermiers) apportera ce qu’il faut d’AI si vous pratiquez simultanément ce qui suit, dans la liste. Evidence: on ne parle pas du cagnard de midi, sans protection; il ne faut pas chercher les coups de soleil. On parle de marcher calmement au soleil, les bras nus, le visage nu, une demi-heure par jour; cela suffit amplement, les tests le démontrent.
    C'est chez la dr Stephanie Seneff qu'on comprendra l'impact d'une exposition au grand air, de préférence en période de soleil, sur la production de sulfates, qui interviennent dans ces mécanismes immunitaires. Sa connaissance très fine et visionnaire de la biochimie humaine est infiniment plus complexe qu'un "vous manquez de vitamine D, j'en rajoute".
    Son analyse rejoint l'hypothèse de la nouvelle biologie de l'eau qui s'avèrera peut-être bientôt la clef pour rétablir les terrains épuisés, c'est mon pari.
  • Se prémunir des agents stressants qui maintiennent l’inflammation est un autre outil, ces agents stressants étant les pollutions diverses et invisibles (pollution via les résidus de production ou via des additifs dans l’alimentation, pollution domestique via cosmétiques et savons tout venant, pollution électromagnétique, etc.).
    Ces pollutions agissent comme des freins physiologiques, comme s'ils empêchaient des réactions métaboliques profondes. Je n 'en fais pas liste, elle se trouve dans une autre partie du dossier.
  • Troisième AI : parmi ces freins organiques, il est crucial de s’organiser une assiette ressourçante à base d’aliments dépourvus de glyphosate et d'autres perturbateurs (ce qui implique qu'on se procure des sources bio ou fermières).
  • Dernier anti-inflammatoire majeur : la paix intérieure et le rire, le rire, le rire. Ce qui n’est possible que si l’on éteint la télé et la radio. Vous ne riez pas? L'orgasme produit le même effet anti-inflammatoire (seul ou à deux, si pas à plusieurs, aheum - riez! des publications du Karolinska Institute le valident...). Mais je m’égare hors de mon sujet « vitamine D ».



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