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Les identités meurtrières

10.7.2023 Deux auteurs pour penser les quêtes identitaires, que certains tentent de proposer aux ados comme solution à leur faim de l'âme

Répertoire "non-food" de ce site. Je mets ma casquette de Jiminy Cricket et je nourris un dossier critique face à l'accueil d'une mouvance à surveiller come le lait sur le feu: le transgenrisme, répandu aux States, qui commence chez nous. Ceci est un sous-chapitre de "Ce que les GAFAM font à l'homme". Titre temporaire: "Leave the kids alone" (ou Ce que le transgenrisme fait à nos sociétés)

Plus d'un internaute me demande pourquoi je ne me présente pas comme "écrivaine" ou "autrice". Je réponds : "pourquoi ne pas me mettre en tchador, tant qu'on y est?".

J'espère qu'on comprend bien ma posture: si je dois m'enfermer dans une identité de femme lorsque j'écris, que je peins, que je jardine ou que je rêve, c'en est fini des mille et uns possibles que je peux vivre. Je resterais donc dans la prison de ce choix. Comme si le monde en soi n'était déjà pas une prison!

Je fais mienne une phrase lue sur le net: "Renoncer à son multi-identitarisme c’est jouer le jeu du sectarisme et de l’intolérance, c’est renoncer à la lumière pour l’obscurité."

C'est ce que risquent tous ceux qui nourrissent la récente mode de valoriser des choix identitaires fermés, au prétexte de se réaliser dans le grand tourbillon du moment: que ce soit l'insistance sur le féminin, le choix de "genre" pour ceux qui nient la réalité biologique des sexes, ou l'envie de s'enfermer dans son origine ethnique pour ceux qui ferment la porte des réunions aux non-blacks, par exemple.

Cette dérive n'est que récente, elle nous vient des States. Peut-être par dérive de continent symbolique naturel... Peut-être par agence de relations publiques interposées.

Quelle qu'en soit la source, il ne nous est pas interdit de nous y opposer si l'on voit vers où cela va nous mener: communautarisme, enfermement, divisions, schismes familiaux, tensions qui termineront en violences. Je m'y intéresse dans ce dossier pour une raison particulière: le mouvement identitaire s'en prend à nos petits, en particulier au travers d'une éducation à la sexualité qui semble avoir été écrite par des transgenres, ascendant pédophiles.

Avant de produire mon propre dossier de profane parlant aux profanes, sur le ton d'un magazine féminin, je vous invite à lire des auteurs subtils qui ont creusé finement le sujet des identités meurtrières. Comment se faire sa propre idée, au calme? Aujourd'hui que les discussions entre amis sur le sujet sont stériles, les positions binaires semblant figées; et que les medias ne poussent plus à la pensée, mais à la réaction instinctive, il nous reste de formidables auteurs:

1/ Il n'y a pas de Ajar: Monologue contre l'Identité, de Delphine Horvilleur

"L’étau des obsessions identitaires, des tribalismes d’exclusion et des compétitions victimaires se resserre autour de nous. Il est vissé chaque jour par tous ceux qui défendent l’idée d’un « purement soi », et d’une affiliation « authentique » à la nation, l’ethnie ou la religion. Nous étouffons et pourtant, depuis des années, un homme détient, d’après l’auteure, une clé d’émancipation : Emile Ajar.

Cet homme n’existe pas… Il est une entourloupe littéraire, le nom que Romain Gary utilisait pour démontrer qu’on n’est pas que ce que l’on dit qu’on est, qu’il existe toujours une possibilité de se réinventer par la force de la fiction et la possibilité qu’offre le texte de se glisser dans la peau d’un autre. J’ai imaginé à partir de lui un monologue contre l’identité, un seul-en-scène qui s’en prend violemment à toutes les obsessions identitaires du moment.

En s’adressant directement à un mystérieux interlocuteur, Abraham Ajar revisite l’univers de Romain Gary, mais aussi celui de la kabbale, de la Bible, de l’humour juif… ou encore les débats politiques d’aujourd’hui (nationalisme, transidentité, antisionisme, obsession du genre ou politique des identités, appropriation culturelle…). "

2/ Les Identités meurtrières d'Ammi Maalouf

"Que signifie le besoin d’appartenance collective, qu’elle soit culturelle, religieuse ou nationale ? Pourquoi ce désir, en soi légitime, conduit-il si souvent à la peur de l’autre et à sa négation ? Nos sociétés sont-elles condamnées à la violence sous prétexte que tous les êtres n’ont pas la même langue, la même foi ou la même couleur ?

Né au confluent de plusieurs traditions, le romancier du Rocher de Tanios (prix Goncourt 1993) puise dans son expérience personnelle, aussi bien que dans l’histoire, l’actualité ou la philosophie, pour interroger cette notion cruciale d’identité. Il montre comment, loin d’être donnée une fois pour toutes, l’identité est une construction qui peut varier. Il en dénonce les illusions, les pièges, les instrumentations. Il nous invite à un humanisme ouvert qui refuse à la fois l’uniformisation planétaire et le repli sur la «tribu»."


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