taty lauwers

cuisinez selon votre nature

en quête d'un devenir-soi nutritionnel

Bouillon de poulet ... antibiotique


(extrait de mon livre Cuisine nature... saine et sereine, 1998, épuisé)

Un bouillon de poule peut être savoureux après vingt minutes de cuisson. Il sera bien sûr encore plus divin après deux heures au coin de feu, si pas dix heures! (voir Bouillon dans les règles de l'art).

N.B. : 2 litres d'eau - un verre de vin blanc de qualité - 2 verts de poireaux ou un poireau entier - 2 navets - 2 carottes moyennes - une branche de céleri - une gousse d'ail - une carcasse de poulet (crue) - une feuille de laurier - 2 branches de thym - un oignon - un clou de girofle - 3 tiges de persil - sel - poivre en grains - Cuisson : 2 heures

GARNITURE : quelques feuilles d'épinards frais ou parmesan

Déposez, dans 2 litres d'eau FROIDE, le vin, les légumes émincés ainsi que la gousse d'ail entière, l'oignon piqué d'un clou de girofle, le thym, le laurier, les tiges de persil et la carcasse de poulet.

Portez à feu MOYEN presque au point d'ébullition et laissez frémir : l'eau se chargera petit à petit des bontés de la nature que veulent bien lui communiquer tant les légumes que les épices ou le poulet. Malgré son nom, le bouillon ne doit jamais bouillir, comme tout potage, d'ailleurs.

Laissez " infuser " LONGTEMPS à feu DOUX. Le poulet ne donnera son âme bienfaitrice qu'après deux heures de nage AU MINIMUM .

En fin de cuisson, ajoutez le sel et le poivre en grains, qui, moulu ou trop longtemps cuit, rendrait le bouillon trop âcre.

Ôtez la carcasse et les légumes (il n'en reste plus que la fonction "balai des intestins"). Versez le bouillon dans des bols avec une chiffonnade d'épinards crus et/ou un tout petit peu de parmesan râpé (Reggiano, bien sûr).

Variantes - Une infusion? - Conserver les courgettes du potager - Les épices - Assiette re-naturée

Variantes

Râpez un peu de cannelle fraîche ou du gingembre frais.

Saupoudrez des feuilles de coriandre ciselées en fin de cuisson.

Râpez une petite courgette ferme dans le bouillon, deux minutes avant la fin de cuisson - à la place de la chiffonnade d'épinards.

Une infusion? Les recettes traditionnelles recommandent de faire cuire le bouillon sur feu doux pendant plus de deux heures, afin d'extraire les précieux sucs du poulet, de le laisser refroidir et d'ôter la couche de gras alors solidifiée. Dans notre exemple, ce bouillon sera déjà savoureux en 20 minutes de frémissements.

Les épices et aromates qui le composent (le clou de girofle dans l'oignon, le laurier, le thym, l'ail, la cannelle) ont tous des vertus digestives et médicales, au point que certains appellent ce bouillon l'antibiotique des mamans juives.

Les curieux trouveront toute la liste des merveilleuses vertus de ces épices dans des livres dédiés (Les épices, leur emploi dans la cuisine d'aujourd'hui, Jill Norman, Hatier1991 - et tous les livres du docteur Valnet, en Poche) au sujet des épices ou des huiles essentielles.

On utilise d'ailleurs efficacement les huiles essentielles de laurier, de thym, de girofle dans nombre d'affections bactériennes ou infectieuses. C'est entre autres pour tirer parti des secrets des épices et aromates que l'on fait frémir le bouillon sans jamais le laisser bouilllir. Vous ne préparez pas une tisane à gros bouillons, non ?

Je serai peu conseillère en matière de viandes, ayant choisi de m'en passer pour des raisons éthiques. J'en ai prévu quelques-unes dans les autres chapitres. Il est des milliers de savoureuses recettes dans les livres classiques, que vous adapterez à l'un ou l'autre conseil du présent tome. Le bouillon fait partie des exceptions, car c'est un atout précieux en matière de santé et de remise sur pied, à condition qu'il soit fait maison.

Le site de la Weston Price Foundation vous offre un superbe texte explicitant en détail les bienfaits du bouillon bien mené: Broth is beautiful.

Conserver les courgettes. Si vous disposez d'un potager et ne souhaitez pas passer des heures à blanchir et à congeler des courgettes, il est possible de conserver longtemps fraîches les petites courgettes en les enduisant d'huile d'olive avant de les emmagasiner dans une cave fraîche, sèche et obscure (d'octobre à janvier, par exemple).

Défendez votre peau : vertus des épices. Les épices ont été de tout temps utilisées comme conservateurs naturels, grâce à leurs propriétés antioxydantes. Dans les conserves par lacto-fermentation, par exemple, quelques graines de moutarde empêchent un développement excessif des levures sans gêner la multiplication des bactéries lactiques.

Qui nous dira si ces épices traditionnelles n'ont pas les mêmes effets dans l'organisme : antioxydantes et antiparasitaires ? Je ne me lasse pas d'observer que les enfants les plus réfractaires aux nouveautés apprécient le curry, les gelées de pomme au gingembre et clou de girofle... Leur instinct leur dicterait-il une nécessité ?

Au Moyen Âge, d'ailleurs, ces épices si chères et si rares étaient confites dans un peu de sucre et vendues chez le pharmacien comme médicament. Le " Pain d'épices " (tome IV) qui nous vient de la Chine des premiers siècles n'est-il qu'une façon détournée de servir ces mêmes épices vertueuses ?

Si l'on fait confiance aux récentes études et aux antiques traditions culinaires, sont considérés comme les plus efficaces antitoxydants : le clou de girofle, le curcuma (du curry), le poivre, le gingembre, la noix de muscade, la sauge, le romarin.

Assiette re-naturée. De volumineux dossiers ont déjà été consacrés par des spécialistes aux sources d'allergies de plus en plus préoccupantes en Occident : accumulation de polluants atmosphériques (dioxine, etc.) et alimentaires (additifs), peut-être abus de vaccination trop tôt dans le développement immunitaire de l'enfant, excès de l'usage d'antibiotiques qui ont affaibli la défense immunitaire naturelle, etc.

Peut-être pourrait-on aussi imaginer que l'un des innombrables facteurs des allergies alimentaires est notre excès d'abondance ? On s'explique, on ne se culpabilise pas, et on parle de nouveau des ancêtres.

Naguère, l'homme ne disposait pas en permanence de tous les aliments les plus courants (et allergisants) comme le lait, le blé, le bœuf, les œufs. Le lait n'était produit, en quantité raisonnable, qu'au printemps et en été. Les œufs ont leur production maximale en cette même période. Le blé était récolté en août ou septembre, puis engrangé pour tout l'automne et l'hiver. Les céréales étaient parfois germées au printemps. Le grenier à céréales vide, les poules ne pondant plus, les vaches n'allaitant plus, nos aïeux se voyaient en hiver réduits à sacrifier leur force de travail, c'est-à-dire l'un ou l'autre bœuf...

Et puis, ces aliments si courants n'ont-ils pas subi plus de manipulations agronomiques (hybridations, sélections de races, etc.) que les aliments moins performants ?

Et enfin - ce n'est qu'une vue personnelle - qu'avons-nous perdu en oubliant les épices entières et fraîches ainsi que les produits lacto-fermentés (yaourt, lait caillé à l'ancienne, légumes lacto-fermentés, choucroute, etc.), riches de bactéries lactiques amies, travailleuses de l'ombre de notre système digestif ?

Ce n'est qu'une partie du grand débat sur notre assiette renaturée. Ne pourrait-elle aider à comprendre une partie du déséquilibre actuel ?


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