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en quête d'un devenir-soi nutritionnel

Qu'est ce que l'oncologie intégrative?

30.6.25 L'oncologie intégrative est connue aux States depuis 30 ans, elle arrive chez nous. Quelques articles, quelques vidéos peuvent vous éclairer (la liste arrive sous peu). J'ai choisi une vidéo assez courte, par le docteur Mouysset.


J'ai choisi cette vidéo-ci par le docteur Jean-Loup Mouysset: on y comprend toute l'humanité et le respect de cette approche.




On retient au passage que, dans les sciences du vivant, une statistique ne veut RIEN dire, merci docteur pour ce passage éclairant!

J'en profite pour reprendre l'intervention de mon ami virtuel Bernard Bel, du blog de veille scientifique lebonheurestpossible.org, toujours si pointu dans ses analyses:

J'ai trouvé très intéressante sa critique, non pas des études scientifiques (bien que la cancérologie soit un des terrains les plus minés de publications frauduleuses) mais de la manière dont elles sont interprétées (extrapolées) à partir d'une lecture superficielle, le plus souvent réduite aux résumés. Cette extrapolation servant de matériau pour le buzz partagé par les médias. Je laisse de côté le fait que tous les résultats sont des moyennes et que chaque cas est évidemment particulier ; il faudrait au minimum prendre en compte la dispersion des résultats (les écarts-types).
Ce qui m'a interpellé est qu'il met le doigt sur le biais le plus flagrant des interprétations : la question de "l'intention de traitement" dans la définition des groupes recevant ou non le traitement. Le tirage au sort, pour être valide, exige en effet que l'attribution au groupe "intervention" ou au groupe "non-intervention" soit faite avant d'être communiquée au patient (qui a accepté de participer à l'essai), ainsi qu'au prescripteur (double-aveugle).

Dans le cas d'un traitement médicamenteux, certains patients tirés au sort pour faire partie du groupe "traitement" ne suivront pas l'ordonnance. S'ils guérissent malgré tout (peut-être en suivant d'autres méthodes) cette guérison sera toutefois portée au crédit du médicament. Donc risque de surévaluation de l'efficacité. Si l'essai est concluant avec une statistique significative, on peut considérer que ce biais a été compensé par le nombre de patients effectivement traités. Mais dans des études plus restreintes, le biais peut au contraire conduire à une interprétation erronnée.

Je pense notamment à des études sur le déclenchement des accouchements lors d'une grossesse menée à terme, qui servaient de référence à un groupe de travail à la HAS il y a une dizaine d'années. La plupart des publications "prouvaient" que le déclenchement n'avait pas d'incidence néfaste, en termes par exemple d'extractions instrumentales ou de césariennes. Mais nous (les représentants d'usagers) avons insisté pour analyser en détail les résultats. Il est apparu que, parmi les femmes du groupe "intervention", nombreuses étaient celles qui accouchaient spontanément entre le moment où on leur annonçait qu'elles allaient être déclenchées et les 2 ou 3 jours plus tard où ce déclenchement était programmé. Ces accouchements avaient lieu dans de très bonnes conditions (car aucune des grossesses suivies n'était pathologique) mais le bénéfice en était attribué au "déclenchement" (qui n'avait pas eu lieu). De ce fait, le résultat de l'étude "en intention de traitement" était souvent inverse à ce qu'on pouvait observer en examinant l'historique. Bien entendu, les "professeurs" étaient satisfaits car le vrai but des déclenchements n'était pas d'intervenir sur la santé des femmes mais de faciliter l'organisation du service — bref, en dernier lieu, d'économiser du fric.

Bernard cite le lien vers le site de CIANE - Collectif interassociatif autour de la naissance

Pour aller plus loin

Quasi toutes les vidéos de Mouysset sur la chaîne Ressource Channel sont un délice d'humanité, d'humilité et de connaissances prodigieuses autour du cancer. Y sont aussi publiées les interventions lors de leurs colloques annuels. Je présenterai certaines conférences essentielles à suivre pour un cancéreux qui veut éviter une rechute ou pour un proche de cancer qui veut accompagner.

 Il a instillé l'envie d'autres centres, ils sont listés sur leur site officiel https://www.association-ressource.org/ -> bas de page "trouver un centre"

Mon seul souci avec l'approche de Mouysset - il en faut bien un - est qu'il recommande le soja pour tous. ça se discute!

En effet, comme le microbiote sain est un facteur essentiel du système immunitaire qui, lui-même, prévient le cancer ou facilite la guérison et l'accompagnement des traitements, il faut envisager les personnes qui ne sont pas adaptées aux produits modernes de soja. Quand j'auditais, j'ai tellement rencontré de mangeurs qui ballonnaient, faisaient des vents en veux tu en voilà avec le soja non fermenté - et combien n'ont pas retrouvé paix et sérénité en ne retirant que cela de leur assiette! En se sentant moins fatigués, moins irritables après ce retrait, d'ailleurs. Si Mouysset ne conseille que les isoflavones sous forme médicamenteuse, je n'ai aucune expérience, mais quand il s'agit de soja alimentaire, j'en connais un rayon.

Le dossier soja alimentaire n'est pas si léger que Mouysset veut bien le dire. J'avais réalisé un dossier à charge contre le soja il y a 15 ans, qui doit se retrouver dans un de mes livres (Quand le végé se fane?). A l'époque, le professeur belge Castronovo disait pis que pendre de mon travail, car lui aussi il "croit" au soja pour le cancer 😉

Les lecteurs attentifs devineront la fin de cette incise: je pousse les gens à tester en s'écoutant avant de se lancer dans l'affaire soja - et cela AVANT d'être malade.


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